En plein lancement des enchères 5G, Ericsson exhorte la France à accélérer
Ce 29 septembre avait lieu l’Ericsson Day, l’événement annuel qui permet à l’équipementier de faire le point sur sa santé économique et sa part du marché 5G. Mais c’était aussi le lancement des enchères des bandes de fréquences de la 5G en France. L’occasion pour Ericsson de tenter de rassurer sur la consommation énergétique du réseau de 5e génération – et de demander à la France d’accélérer le mouvement.
L'équipementier a le sens du tempo. Cette année, l’Ericsson Day, rendez-vous annuel de la branche française du suédois pour faire le point sur la 5G, était organisé ce mardi 29 septembre. Soit le même jour que le lancement officiel des enchères pour allouer aux quatre opérateurs français les 11 blocs de fréquences de 10 MHz situés sur une bande entre 3,4 et 3,8 GHz.
Une concordance des dates qui semblait réjouir Franck Bouétard, PDG d’Ericsson France. Et pour cause : sa société est très bien placée pour se partager avec le finlandais Nokia une très large partie des futurs contrats 5G dans l’Hexagone, le chinois Huawei ayant été mis à l’écart par l’Agence française de sécurité des systèmes d’information (Anssi).
De plus, l’équipementier suédois a déjà grandement bénéficié de la 5G, affichant une hausse de 1,7% de son chiffre d’affaires entre le dernier trimestre 2019 et le premier trimestre 2020 et revendiquant 100 contrats 5G et 61 réseaux opérationnels sur 110 dans le monde. Ericsson vient également de racheter Cradlepoint pour 1,1 milliards de dollars, dont la plate-forme logicielle NetCloud et les routeurs IoT 5G sont sont installés chez plus de 20 000 clients. Cette acquisition devrait permettre à Ericsson de se tailler une place de choix dans le marché de la 5G industrielle .
Ericsson en défense de l’impact environnemental de la 5G
Pour autant, l’Ericsson Day survient également en pleine tempête médiatique, en France, autour des potentiels effets néfastes de la 5G sur l’environnement et la santé . Un à un, les intervenants de cet Ericsson Day se sont relayés pour tenter d’expliquer en quoi la 5G était plus efficace énergétiquement que ses prédécesseurs : « Elle consomme dix fois moins que la 4G, les émissions sont dirigées, et non pas globales comme en 4G, et l’antenne n’émet que lorsqu’on s’y connecte. Et enfin, dans un premier temps, la 5G utilisera sensiblement les mêmes bandes de fréquences que la 4G ou le wifi », tentait de rassurer Franck Bouétard, appelant à « plus de cartésianisme de la part de certains Français ».
Viktor Arvidsson, directeur stratégie, innovation et relations industrielles chez Ericsson France, assurait qu’environ « 2 900 études avait été réalisée sur l’exposition aux ondes de fréquences similaires » et qu’il n’y avait « pas de risque avéré aujourd’hui ».
Rattraper le retard français
Le vrai sujet d’inquiétude, pour Ericsson : le retard de la France dans le déploiement de la 5G. Alors que l’on dénombrera, fin 2020, 8 millions d’utilisateurs en Corée du Sud, 13 millions en Amérique du Nord et 160 millions en Chine, l’Europe est à la traîne – et la France encore plus. Seules quelques centaines de stations de bases ont été déployées dans l’Hexagone, et uniquement pour des expérimentations – dont une dans l’usine de Schneider Electric, au Vaudreuil, en Normandie.
Carte des déploiements de la 5G en Europe au 29 septembre 2020 © Ookla
Pourtant, Viktor Arvidsson se veut optimiste : « Aujourd’hui, la 5G est opérationnelle, le coût des terminaux sont à la baisse. Si nous accélérons, nous sommes encore capables de revenir dans le peloton de tête. » Le centre de R&D d'Ericsson en France, situé sur le campus de Paris-Saclay, est d'ailleurs opérationnel, avec 50 personnes sur les 300 visés à terme. « En France, la 5G figure en bonne place dans le volet numérique du plan de relance du gouvernement. Parce qu’elle joue un rôle crucial dans la compétitivité et la résilience de l’économie », concluait Franck Bouétard.
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