En Picardie, Innovafeed mise sur l'économie circulaire pour devenir le leader des protéines d'insectes
La start-up Innovafeed s'apprête à inaugurer, à Nesle dans la Somme, la plus grande usine d'insectes du monde. Un site qui doit permettre à la start-up de s'imposer comme le leader de la protéine d'insectes pour l'alimentation animale.
Les bâtiments sont sortis de terre, les silos dominent déjà la plaine de Nesle en Picardie... Il ne manque plus que l'installation des process pour que l'usine d'Innovafeed soit prête à ouvrir ses portes. C'est en effet ici, au nord de Compiègne, pays de la betterave, que la start-up spécialiste des larves de mouche entend inaugurer, au premier trimestre 2020, la plus grande usine d'insectes du monde.
Remplacer les farines animales
Dans les 10 000 mètres carré du site, Innovafeed produira des protéines dérivées de larves de mouches pour l'alimentation animale et plus particulièrement en aquaculture. "La protéine d’insecte est un ingrédient performant, compétitif et à faible impact environnemental", explique l'entreprise. Cette protéine doit permettre notamment de remplacer les farines de poissons actuellement utilisées pour nourrir les poissons d’élevage tels que les truites ou les saumons.
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Innovafeed produira également des engrais et des huiles d'insectes pour substituer l'huile de soja utilisée dans l'alimentation des poulets. "La production de protéines reste prépondérante, mais comme nous sommes une usine zéro déchet, les trois produits sont indissociables les uns des autres", précise Clément Ray, co-fondateur de l'entreprise.
La plus grande usine d'insectes du monde
Le site, qui a nécessité un investissement de 50 millions d'euros, devrait être la plus grande usine d'insectes du monde tant "en matière de performance que de capacité", annonce Clément Ray. Au total, plus de 10 000 tonnes de protéines devraient sortir chaque année de l'usine de Nesle.
De quoi permettre à l'entreprise française de se positionner en leader sur le marché de la protéine animale pour l'aquaculture. Autorisée seulement depuis fin 2013, l'utilisation des insectes pour alimenter les poissons est encore un secteur émergent. "Grâce au soutien et à l'agilité de tous les services de l'Etat, nous avons réussi à faire sortir de terre notre projet en moins de 15 mois", se réjouit Clément Ray. Cette rapidité nous permet aujourd'hui d'avoir un à deux ans d'avance sur nos principaux concurrents, notamment étrangers."
Economie circulaire
Pour atteindre ses objectifs, Innovafeed mise sur un modèle industriel intégré. "Le choix de Nesle n'a pas été fait au hasard", précise Clément Ray. La ville picarde accueille déjà sur son sol l'amidonerie de Tereos avec qui Innovafeed a signé un accord. "Nous allons récupérer les co-produits de Tereos qui seront la matière première nécessaire à l’alimentation des insectes," explique Clément Ray. Les sites du sucrier français et d'Innovafeed sont reliés par des tuyaux pour éviter les coûts logistiques. "Grâce à cette co-localisation, nous économisons 9 000 transports en camion par an".
Mais la symbiose industrielle ne s'arrête pas là. InnovaFeed intégrera également son process de production avec celui de la chaufferie biomasse voisine. "Ce partenariat nous permettra de récupérer 90GWh par an d’énergie fatale", indique Clément Ray, de quoi réaliser une économie de 35 000 tonnes de CO2 par an.
Cinq nouveaux sites d'ici 2022
Des choix loin d'être anecdotiques puisqu'ils devraient permettre à la start-up de réduire de 25% ses coûts de production. "Le choix de la localisation représente un véritable avantage pour avoir le produit le plus compétitif possible", ajoute le fondateur de la start-up.
Innovafeed entend reproduire ce modèle intégré dans les cinq unités de production qu'elle ambitionne d'inaugurer d'ici à 2022.
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