[En images] L’IRM du corps humain le plus puissant du monde prend vie
Avec un champ magnétique de 11,7 teslas, l’IRM du projet Iseult sera l’appareil d’analyse magnétique du cerveau humain le plus puissant du monde. Son aimant, de plus de 130 tonnes, est opérationnel depuis le 18 juillet.
Mis à jour
18 juillet 2019
"Comment pense-t-on ? C’est une question qui dépasse la biologie", estime Vincent Jacob, le directeur de la recherche fondamentale du CEA. Cela n’empêche pas nombre de chercheurs de l’organisme de s’intéresser à la question. L’institut Neurospin, notamment, vient de terminer, le 18 juillet, la mise sous tension de l’aimant du projet Iseult, l’IRM le plus puissant du monde.
VOS INDICES
source
(L’élément à gauche de l’aimant, baptisé "le satellite", par lequel transitent l’hélium et le courant pour rejoindre l’aimant. © Francis Rhodes / CEA)
Cet aimant de 132 tonnes, de 5 mètres de diamètre, refroidi à -271° C a atteint son champ nominal de 11,7 teslas, soit 4 à 8 fois supérieur à des IRM hospitaliers standards. Ce nouvel outil d’imagerie va permettre d’observer l’activité cérébrale avec une précision jamais atteinte. Reste à installer les équipements nécessaires autour de l’aimant et dans son tunnel central avant de pouvoir réaliser des images de cerveaux : bobines de gradients, antennes radiofréquences, lit pour le patient…
(L’aimant a été raccordé au satellite en face arrière, par l’élément appelé "caloduc", une structure mécanique complexe de 900 kilos, composée de près de 200 éléments positionnés au millimètre près pour anticiper les déformations mécaniques liées à la mise en froid. © Francis Rhodes/CEA)
Un projet lancé en 2006
L’installation du colosse sur le site du CEA Paris-Saclay a débuté en 2017. Refroidi jusqu’à une température quasi-absolue afin de ne pas opposer de résistance aux courants électriques, l’aimant a ensuite été progressivement alimenté en électricité. Une montée en puissance faite en plusieurs étapes, souvent arrêtée pour réaliser des essais électriques et magnétiques et pour tester les procédures d’arrêt d’urgence. Refroidi par 7 000 litres d’hélium, l’aimant d’Iseult est alimenté par un courant de 1 500 ampères : c’est 100 fois supérieur au courant délivré par une prise électrique standard.
(Mesure du champ magnétique produit au cœur de l’aimant. © Francis Rhodes/CEA)
Le projet Iseult, lui, s’intègre dans un projet franco-allemand lancé en 2006. Financé par Bpifrance et le ministère fédéral allemand de l'Éducation et de la Recherche, il rassemble des industriels – Siemens Healthineers, Brunker Biospin, General Electric (ex-Alstom) et Guerbet – l’académie de Freiburg et la direction de la recherche fondamentale du CEA.
(Illustration du gain obtenu en passant d’un IRM 3 T à 7 T pour une même résolution. À gauche : Rapport signal sur bruit. A droite : activations pour un paradigme développé dans le laboratoire. L’échelle de couleur correspond à l’intensité des activations et à la puissance statistique, c’est-à-dire le degré de confiance dans la détection des activations. Une semblable amélioration est attendue de 7 T à 11,7 T, précise le CEA. © Neurospin / CEA)
SUR LE MÊME SUJET
1Commentaire
Réagir