En Chine, Renault et DongFeng se concentrent sur les crossovers
Renault et DongFeng ont officiellement signé lundi 16 décembre leur coentreprise en Chine. La construction d’une usine commune a débuté à Wuhan. Elle devrait entrer en production dès 2016.
Renault s’installe officiellement en Chine. Le Français a signé lundi 16 décembre sa coentreprise avec le constructeur chinois DongFeng, déjà partenaire depuis plus de dix ans du Japonais Nissan. La nouvelle société baptisée Drac (DongFeng Renault Automotive Company) est détenue à 50% par chaque partenaire.
Renault n’a cependant pas attendu la signature posée en bas du contrat pour entrer dans le vif du sujet. Tout est en effet déjà prêt pour construire la première usine de Drac à Wuhan, dans la province du Hubei, au cœur du pays. "Renault produira des SUV (Sport utillity vehicles) dans cette usine à partir de 2016, a rappelé depuis la Chine ce matin Jacques Daniel, Président de Drac. Cette usine répondra aux meilleurs standards du groupe. D’ici à 2018, nous espérons la saturer pour produire chaque année 150 000 véhicules".
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Doubler la capacité de production
Les deux ans de négociation n’ont pas été de trop pour concevoir le projet industriel de Renault dans le pays. "C’était finalement assez rapide, par rapport aux délais vécus par certains de nos concurrentes, a affirmé Jacques Daniel. Nous avons ainsi pu respecter les règles imposées par le gouvernement de Pékin. Par exemple, de nouvelles exigences environnementales ont été instaurées, nous avons pu valider notre projet avec des tiers pour être conformes aux demandes".
Renault a aussi bénéficié de l’expérience dans le pays de son partenaire de l’Alliance Nissan. Les bonnes relations du Japonais avec DongFeng ont en effet facilité l’arrivée de Renault et l’approbation de la coentreprise par le gouvernement. Le groupe français s’appuiera aussi directement sur le tissu industriel et les fournisseurs de Nissan, qui dispose déjà de trois usines sur place. "Nous démarrerons ainsi la production en 2016 avec un taux d’intégration locale de 85%", a souligné Jacques Daniel. L’usine de Wuhan emploiera au départ 2000 salariés mais ce chiffre devrait rapidement augmenter. Les plans pour doubler la capacité de production de l’usine sont déjà dans les cartons.
Une gamme de SUV et crossovers
En 2016, Renault lancera sa gamme chinoise avec un premier modèle du segment SUV-crossover. Quelques mois plus tard, un second véhicule viendra l’étoffer, il s’agira toujours d’un SUV. "Ce seront des véhicules de grande taille pour répondre à la demande des clients locaux, a précisé Gilles Normand, Directeur des opérations pour la région Asie-Pacifique du groupe Renault. Nous allons concevoir de tous nouveaux produits pour la Chine, qui n’existent pas encore dans la gamme Renault".
La plateforme utilisée pour ces nouveaux modèles sera une plateforme de l’alliance. Et si la R&D sera faite en France, un certain nombre d’adaptations seront réalisées en Chine dans un tout nouveau centre de R&D. La Chine exige en effet que les constructeurs implantent sur place des unités de recherche. En 2016, ce centre comptera 200 personnes. "Et nous continuerons de le faire croître", a annoncé Jacques Daniel.
870 millions d’euros d’investissements
Si le Français se concentre sur ce segment, c’est parce que les ventes de ces tout-terrain urbains progressent plus vite que le reste du marché chinois. Renault espère ainsi développer tout aussi rapidement son image auprès des consommateurs chinois. "Tous les constructeurs sont présents sur ce marché très concurrentiel, détaille Gilles Normand. Pour le moment, Renault n’est connu que comme un constructeur européen, qui fait de la Formule 1 mais nous ne sommes pas encore présents sur la liste d’achat des consommateurs chinois". Actuellement, Renault ne commercialise en effet en Chine que des modèles importés, mais en majorité déjà un SUV, le Koleos, un modèle Samsung rebadgé. Depuis le début de l’année, le Français a écoulé 30 000 unités dans le pays.
Le premier véhicule produit dans la nouvelle usine de Wuhan ne sera pas présenté avant 2015. D’ici là, Renault et DongFeng dépenseront 7,76 milliards de yuans, soit 870 millions d’euros, en majorité pour construire l’usine et l’équiper. Le centre de R&D représentera lui un investissement de 50 à 60 millions d’euros.
Pauline Ducamp
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