En 2016, ATR passera le cap des 100 avions produits par an
Fort d’un carnet de commandes bien garni, le spécialiste des avions régionaux prévoit de produire 100 avions par an dès 2016. De son site toulousain, tout juste réorganisé, pourraient même sortir jusqu’à 120 avions par an.
Mis à jour
20 octobre 2014
Qu’il semble loin le temps où ATR passait pour moribond. Alors que le groupe, codétenu par Airbus Group et Alenia Aermacchi, a échappé au pire en 2005, il doit - à l’instar des grands constructeurs - augmenter ses cadences de production. "Nous avons un carnet de commandes de 450 appareils, assure Thierry Casale, le directeur des opérations du groupe. Il comprend 320 commandes fermes et 100 options d’achats". Conséquence : le site toulousain, où tous les tubopropulseurs (avions à hélices) sont assemblés, prévoit d’augmenter ses cadences. Elles devraient passer de 80 avions par an en 2014, à 90 en 2015. Le cap des 100 avions produits chaque année sera franchi en 2016.
Comment ATR, qui a généré un chiffre d'affaires en 2013 de 1,63 milliard de dollars (+13%), compte-t-il augmenter ses cadences de production ? En réorganisant sa ligne d’assemblage, qui s’effectue dans un bâtiment loué au groupe Airbus. Une solution opérationnelle depuis seulement quelques semaines et qui n’a pas encore été officiellement présentée. "Cet aménagement nous permet de multiplier par deux nos capacités de jonctionnement des appareils", décrit Thierry Casale.
VOS INDICES
source
Changement d’échelle
En clair, la direction a revu sa ligne d’assemblage qui a été dédoublée via le réaménagement d’un espace de 5000m² : voilures et fuselages sont assemblés au centre, puis les appareils continuent à être "garnis" (empennage, train d’atterrissage, nacelles…) dans deux directions opposées, correspondant à deux "îlots" industriels distincts. Les appareils sont ensuite acheminés dans le bâtiment adjacent de customisation (sièges, équipements cabine…) puis subissent des essais sur piste. "Le site a maintenant les capacités de produire 120 appareils par an", précise Thierry Casale.
Impossible de savoir combien le groupe a précisément investi pour cette réorganisation. Tout juste peut-on savoir que le montant atteint "quelques millions d’euros". Ces dernières années, pour répondre à la hausse des cadences de production, ATR a changé de dimension : sa superficie sur le site de Toulouse est ainsi passée de 5000m² en 2005 à 40 000 m² en 2014. Quant aux effectifs, ils sont passés de 550 à 1100 sur la même période. "Nous réalisons une moyenne de 100 embauches par an", chiffre Thierry Casale.
Un appareil 90 places toujours dans la ligne de mire
Un dynamisme qui étonne lorsqu’on se rappelle qu’il y a dix ans tout juste les turbopropulseurs semblaient dépasser face aux jets. En 2005, ATR a livré seulement 15 appareils ! Depuis, les "tuboprops" ont opéré un retour fracassant. Plébiscité pour la frugalité de ses appareils en carburant (en moyenne 50% de moins qu’un jet) et leur flexibilité de pilotage, ATR séduit les compagnies aériennes avec ses appareils largement modernisés ces dernières années. A tel point que le groupe détient aujourd’hui 80% des parts de marché des avions de 50-70 places et 39% des parts de marché pour les avions de 50-90 places, devant Embraer et Bombardier.
Et ATR compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. Alors que le groupe produit aujourd’hui deux types d’appareils, l’ATR 42-600 (48 à 50 sièges) et l’ATR 72-600 (68 à 74 sièges), la direction espère toujours se lancer dans le développement d’un appareil régional de 90 sièges qui pourrait contribuer à augmenter encore davantage le carnet de commandes. A ce sujet, le bras de fer entre Airbus Group et Alenia Aermacchi continue. Depuis plusieurs années, les deux directions s’opposent sur le calendrier de développement d’un tel appareil. Le nouveau patron Patrick de Castelbajac joue l’apaisement et évoque un horizon à moyen terme. La voie d’une remotorisation des ATR est aussi envisagée.
Olivier James
SUR LE MÊME SUJET
En 2016, ATR passera le cap des 100 avions produits par an
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir