Plus que jamais la métaphore du verre d’eau à moitié vide ou à moitié plein s’applique pour les prévisions d’augmentation de salaires en 2013 établies par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et publiées le jeudi 12 septembre. Côté verre à moitié plein : la proportion d’entreprises qui prévoit d’augmenter ses cadres progresse légèrement, de 47 % à 48 %. Pour le verre à moitié vide, il suffit de regarder la proportion d’entreprises qui ne distribuera pas d’augmentations. Elle progresse pour atteindre 23 % contre 17 % il y a un an. En outre, les augmentations de 2013 devraient être relativement modérées : un tiers des entreprises disposera d’une enveloppe moins élevée qu’en 2012. Seulement 16 % d’entre elles prévoient des budgets en hausse.
Les grandes entreprises industrielles sont plus généreuses que les PME du service
Le salaire médian des cadres en 2012 était de 48 000 euros et le salaire moyen de 54,1 des niveaux proches de ceux atteints en 2011. L’an dernier, pour avoir une chance de gagner plus en étant cadre, mieux valait travailler dans l’industrie que dans les services ou le commerce. 53 % des cadres de l’industrie disent avoir été augmenté, contre seulement 39 % des cadres du secteur tertiaire, l’explication réside dans la plus grande taille relative des entreprises industrielles, plus généreuses. Toutefois, l’Apec note un recul de six points des cadres de l’industrie qui ont été augmentés par rapport à l’année précédente.
Tous secteurs confondus, le recul observé en 2012 provient aussi bien des augmentations individuelles que collectives. 34 % d’entre eux ont obtenu une augmentation individuelle. Ils étaient 40 % un an avant. Idem pour les augmentations collectives. Elles concernaient 19 % des cadres en 2011. Un an plus tard, ils ne sont plus que 17 %.
Les cadres sont pessimistes
Au cœur de la stratégie de l’entreprise, les cadres semblent avoir anticipé ces évolutions. Ainsi, un tiers d’entre eux seulement pense obtenir une augmentation en 2013. Ils sont deux tiers à se dire pessimistes sur les perspectives d’évolution à plus long terme (3 à 5 ans). Début 2013, cependant, plus de la moitié des cadres (56 %) se disait satisfait par le montant actuel de sa rémunération.
Pour obtenir une augmentation de salaires, la mobilité reste le meilleur atout. Ainsi, 60 % des cadres ayant bénéficié d’une mobilité interne en 2012 ont vu leur rémunération progresser. L’Apec montre aussi que les salariés qui prennent en main leur carrière obtiennent plus souvent une hausse de salaire. Ils sont 69 % dans ce cas quand ils ont été demandeurs de mobilité. La proportion baisse pour atteindre 48 % en cas de changement de poste imposée par l’entreprise.
Changer d’entreprise permet aussi d’augmenter ses revenus, si le cadre ne passe par la case chômage. 62 % des cadres passés d’une entreprise à une autre ont vue leur rémunération augmenter. Ils ne sont plus que 36 % dans ce cas, si une période de chômage s’intercale entre deux postes. 42 % déclarent même que leur rémunération a reculé. Plein ou vide, la question pour eux ne se pose plus. Le verre est bel et bien moins rempli.
Christophe Bys