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Emplois vacants : les bons comptes feront les bonnes politiques
Le gouvernement a annoncé que 30 000 chômeurs seront formés cet automne pour des emplois qui ne trouvent pas preneurs. Le nombre de ces postes non pourvus, difficile à établir, nourrit tous les fantasmes…
Michel Sapin a reçu le 2 juillet les préfets de région afin de les mobiliser sur les 30 000 formations de chômeurs prévues durant les trois derniers mois de l’année. Objectif : permettre aux demandeurs d’emploi d’occuper des « emplois non pourvus », que le président de la République a chiffrés entre 200.000 et 300.000 lors de la conférence sociale. Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait lui parlé de 500 000 offres d’emploi non pourvues… Qu’en est-il vraiment ?
Un poste non pourvu, c’est une offre d’emploi déposée à Pôle emploi par une entreprise qu’elle a retirée sans avoir embauché. Mais pour quelle raison ? Sur les 3 millions d’offres collectées chaque année par Pôle emploi, 466 200 ont été retirées en 2012, mais seulement 116 300 (4%) parce que l’entreprise n’avait pas réussi à trouver le bon candidat. Les autres offres ont été retirées parce que l’entreprise avait recruté par ses propres moyens, sans Pôle emploi, ou parce qu’elle avait renoncé au recrutement. Cas le plus fréquent : un appel d’offre perdu. Attention, ce chiffre couvre toute une année, il n’est donc pas juste, statistiquement, de lui opposer un nombre de chômeurs à un instant T. Autre limite : Pôle emploi ne voit passer que 38% des offres d’emploi. Impossible de savoir si les autres recrutements rencontrent le même taux de difficultés…
Ne pas confondre postes non pourvus et emplois vacants !
Contrairement aux apparences, rien à voir ! La Dares, service statistique du ministère du Travail, demande chaque trimestre aux entreprises quel est leur nombre d’emplois vacants. Elle ne communique ces chiffres qu’à l’institut européen Eurostat, qui publie un taux d’emplois vacants dans chaque pays. En France, il s’élevait à 0,6% au troisième trimestre 2012, contre 1,4% en moyenne dans l’Union européenne et 2% en Allemagne. Selon les données brutes que l’Usine Nouvelle s’est procurées, les emplois vacants en France s’élevaient à 73 800 fin 2012 dans les entreprises de plus de 10 salariés. En 2011, les moins de 10 salariés ont aussi été questionnées : elles ont cité 97150 emplois vacants, à ajouter aux 83300 recensés dans les plus de 10 salariés à cette même date, soit un total de 180 450 fin 2011.
Mais attention à la définition d’un emploi vacant, imposée par Eurostat : il s’agit d’un emploi pour lequel l’entreprise entreprend une "démarche active" de recherche d’un candidat, que l’emploi soit nouvellement créé, inoccupé, ou sur le point de se libérer. Ce chiffre reflète donc l’ensemble des recrutements en cours à un moment donné, qu’ils soient difficiles ou non. Fin 2013, la Dares rendra public ce chiffre, tandis que le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) adoptera début septembre un rapport sur les emplois vacants destiné à éclairer le débat public.
Cécile Maillard
A lire cette semaine dans L’Usine Nouvelle, notre enquête complète sur la bataille statistique autour des emplois non pourvus, comment ce sujet est débattu par les acteurs de la filière informatique et comment la reconversion des salariés de l’automobile vers l’aéronautique n’est pas si simple…
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