Emissions de CO2 : le théorème du pollueur-exportateur
Le site Global Carbon Atlas est né. Le projet, financé par la Fondation BNP Paribas, met en lumière la principale cause du dérèglement climatique : les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, cette étude révèle que les pays les plus exportateurs sont ceux à la plus forte empreinte carbone.
A partir des travaux d'une trentaine de laboratoires de recherche du monde entier, plusieurs cartes interactives permettent au grand public de visualiser l'évolution des émissions de CO2 dans plus de 200 pays et aux chercheurs de comparer les hypothèses sur le cycle du carbone. Le Global Carbone Atlas met en exergue les zones géographiques les plus impliquées dans les émissions de gaz à effet de serre.
En 2012, les cinq premiers pays émetteurs de CO2 ont été la Chine (27%), les USA (14%), l'Europe (10%), l'Inde (6%) et la Russie (5%). Cependant, les chiffres concernant la Russie ne sont pas certains, les autorités russes refusent de déclarer la totalité de leurs émissions de CO2, il se peut donc qu'elles soient ici minimisées. Ces zones géographiques arrivent également en tête des exportations mondiales la même année mais pas dans le même ordre.
En effet, le premier de la classe est l'Union Européenne avec 1952 milliards de dollars d'exportations en 2012 suivi de la Chine avec 1581 milliards de dollars. En troisième position, les Etats-Unis avec des exportations qui atteignent près de 1290 milliards de dollars. La Russie compte, elle, 401 milliards de dollars d'exportations et se classe quatrième, loin derrière le trio de tête. L'Inde suit avec 225 milliards de dollars d'échanges mondiaux en 2012.
Un lien indéfectible
Qu'il s'agisse de pays émergents (Chine, Inde) ou de zones développées (Union Européenne, Etats-Unis, Russie), le flux de CO2 est indéniablement lié aux politiques économiques des Etats. Les échanges internationaux pèsent lourd (et cher) sur les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, en Chine, environ 20% des émissions de CO2 sont dues à la production de produits d'exportation.
Les cinq Etats pollueurs-exportateurs (mentionnés plus haut) sont tous concernés par l'annexe B du protocole de Kyoto de 1997. Cette annexe du protocole les enjoignait à réduire, entre 2008 et 2012, les émissions de six gaz à effet de serre de 5,2 % par rapport au niveau de 1997 (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote et trois substituts des chlorofluorocarbones). En 2012, seul un tiers de ces objectifs a été atteint.
Aucun de ces Etats n'est prêt à réduire ses volumes d'exportation pour préserver l'environnement. Le lien entre la prospérité économique et l'empreinte carbone est avéré et indéfectible. Une étude du Trade-Linked Analysis et d'Environmental Science and Technology datant de juillet 2009 a révélé qu'aucun pays n'a réussi à dissocier ses émissions de gaz à effet de serre de sa croissance. Une croissance de 10 % du PIB s'accompagne quasi invariablement d'une augmentation de 8 % des émissions de CO2... en 2012 rien n'a changé.
Présentation du Global Carbon Project
Wassinia Zirar
Emissions de CO2 : le théorème du pollueur-exportateur
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