Emballages alimentaires : mieux maîtriser l'inocuité
Comment l’innocuité des matériaux d’emballage est-elle contrôlée ?
Pour certaines substances utilisées dans les emballages alimentaires, la réglementation définit des seuils de migration à ne pas dépasser. Pour prouver, lors de la mise sur le marché, qu’ils respectent ce critère, les industriels peuvent faire des tests de migration, ou bien utiliser des modèles de prédiction. Des outils ont été développés pour répondre à ce besoin.
Vous travaillez à l’amélioration d’un outil de ce type, développé par l’Inra. Quel est votre objectif ?
Aujourd’hui, s’il manque des informations à l’utilisateur par exemple sur la molécule, la quantité utilisée, les propriétés physico-chimiques associées ou les conditions d’activité aux différentes phases, ces outils ne sont pas utilisables …Or certaines de ces informations ne sont pas connues et d’autres ne sont pas dévoilées par les fournisseurs qui ne révèlent pas toujours les formulations. Mais celui qui met sur le marché le produit final est responsable de sa conformité. Nous travaillons donc à la collecte des données manquantes pour pouvoir proposer une sorte de répertoire de formulations typiques qui simplifiera la vie aux industriels et facilitera le transfert des informations entre tous les acteurs. Notre outil comprendra également, pour chaque substance, une base de synonymes. Nous espérons le finaliser d’ici trois ans.
Le champ d’application d’un tel outil pourrait-il s’élargir ?
Les produits au contact des aliments sont soumis à une réglementation spécifique, dont toutes les exigences ne s’appliquent pas aux emballages secondaires. Pourtant, le polypropylène utilisé par exemple pour ensacher les cookies est une passoire à solvants : il est arrivé qu’on retrouve l’encre d’un carton dans des gâteaux ! Des académiques et des industriels ont d’ailleurs entrepris des travaux pour évaluer l’opportunité de réglementer l’usage des encres sur les suremballages alimentaires.
Propos recueillis par Muriel de Vericourt