Emballages alimentaires et cosmétiques : les enseignements du projet React
Au terme de plus de trois ans de collaboration, le projet React financé par l'Union européenne et la région Normandie a conduit à l'élaboration de nouvelles solutions d'emballages barrière recyclables et/ou compostables pour les secteurs de l'alimentaire et de la cosmétique. Résultats et enseignements avec Thierry Falher, responsable de programme R&D Polymères biosourcés chez IPC.
Les propriétés uniques et attractives des matières plastiques expliquent l'ampleur de leur usage dans l'emballage alimentaire. Elles sont légères, ce qui assure un coût de transport réduit et des émissions de CO2 moindres. Elles sont transparentes et formables à façon, ce qui offre des opportunités de marketing inégalées. Mais surtout, de par leur fonction barrière, elles protègent les aliments de l'oxygène et de l'eau qui peuvent altérer rapidement leur qualité, voire les rendre impropres à la consommation. L'usage des matières plastiques dans l'emballage a ainsi largement contribué à réduire le gaspillage alimentaire, à endiguer les problèmes sanitaires relatifs au commerce de nourriture et à lutter contre la famine et la malnutrition.
Contexte du projet React
L'emballage plastique est, cependant, aujourd'hui victime de son succès. L'industrie de l'emballage consomme plus de 40 % des matières plastiques (1) dont la plus grande partie est utilisée pour l'emballage alimentaire (2).En France, chaque année, plus d'un million de tonnes de matières plastiques sont utilisées et mises sur le marché dans le cadre de l'emballage ménager et alimentaire. Malheureusement, une grande partie de ces plastiques ne sert que pour leur fonction initiale et n'est ni réutilisée, ni recyclée. Ainsi, 44 % des déchets plastique français sont incinérés, et 31 % sont enfouis en décharge. Seuls 25 % sont recyclés, dont principalement des bouteilles en PET.
Parallèlement au recyclage, une seconde alternative au traitement des déchets plastique est l'utilisation d'emballages biodégradables, voire compostables. Que le compostage soit industriel ou domestique, il permet la transformation de l'emballage en substances naturelles réutilisables. Les plastiques les plus facilement biodégradables sont les plastiques biosourcés. Obtenus à partir de substances naturelles issues de coproduits de l'agriculture, de transformations agro-industrielles, ou d'algues marines, ces plastiques sont en outre une alternative au ressourcement durable, en opposition aux matières pétro sourcées. Par ailleurs, cette approche entre totalement dans le concept d'économie circulaire qui vise à recourir autant que possible aux ressources renouvelables, exploitées en respectant leur taux de renouvellement et associées à une valorisation ou diminution des déchets qui favorise le réemploi, la réparation et le recyclage (3) . Cette stratégie offre par ailleurs l'opportunité de s'affranchir de la difficulté relative à la nature multi matériaux des emballages multicouches, si l'ensemble des matières incluses sont compostables.
C'est pour répondre à ces enjeux qu'IPC a coordonné le projet React (2019-2022)
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