Le satellite SES 14 fabriqué à Toulouse par Airbus Defence & Space, apportera jusqu'à 100 Gbps de bande passante soit environ 10 fois plus que ceux de la génération précédente. Il doit couvrir les Amériques et l'Atlantique Nord, afin de répondre au besoin de connexion des avions, des navires de croisière mais également pour compléter les réseaux télécoms terrestres. Décollage prévu début 2018 à bord d'Ariane 5.
L'opérateur luxembourgeois SES sait ce qu'il aura au pied du sapin de Noël: un satellite tout électrique et surtout à très haut débit. Dans l'usine d'assemblage d'Airbus Defence & Space à Toulouse, le satellite SES 14 avec ses panneaux solaires repliés, subit ses tout derniers tests avant livraison. "La semaine dernière, nous avons testé la propulsion. Le satellite passe encore les derniers tests radiofréquences", précisait Jean-Philippe Delapierre, responsable chez l'industriel du projet SES 14 à l'occasion d'une présentation à la presse du satellite le 27 novembre dernier. Dans l'impressionnante chambre anéchoïque dont les parois recouvertes de milliers de piquants en mousse bleue absorbent les émissions électromagnétiques, les techniciens vont s'assurer dans les prochains jours que le satellite recevra et émettra ses données de manière optimale.
une cinquantaine de faisceaux
Pour SES, l'un des principaux opérateurs de services avec 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, il s'agit de son tout premier satellite dans la catégorie des 4 tonnes, dit HTS (high throughput satellite, ndlr) c'est à dire à très haut débit. Sur deux parois, il est équipé d'une cinquantaine d'émetteurs et récepteurs en forme de cornets blancs d'une trentaine de cm de longueur. "Une fois le satellite en orbite, chacun de ces cornets, va permettre d'envoyer des données à très haut-débit. A chaque cornet correspond un faisceau et donc une zone de couverture bien précise", explique le responsable d'Airbus.
L'opérateur luxembourgeois réalise encore l'essentiel de ses revenus avec les services de télévision et notamment la diffusion de 7500 chaînes TV. "La connectivité haut débit est un relais de croissance important", explique toutefois Markus Payer, vice-président en charge de la communication pour SES. SES14 permettra d'apporter des connexions Internet et services de données à haut-débit sur le continent américain et l'Atlantique Nord, desservant aussi bien les installations terrestres, que les navires de croisières ou les avions commerciaux. Au total, le satellite a une capacité comprise entre 50 à 100 Gbps en fonction de la modulation de signal retenue, soit une efficacité 10 fois plus importante que ceux de la génération précédente.
une nouvelle plateforme numérique
L'architecture interne du satellite a été repensée. Elle s'appuie sur une plateforme numérique inédite capable de réattribuer les connexions et la couverture du satellite de manière dynamique en fonction des demandes des clients. "Cette numérisation de la charge utile permet de supprimer des centaines de composants hardware comme les filtres, les amplificateurs et les convertisseurs de fréquence. On gagne des centaines voire des milliers de kg", précise Jean-Philippe Delapierre.
SES n'a pas précisé le prix du satellite. Mais du fait de ses capacités télécoms haut débit (et de sa motorisation électrique), son prix est bien plus cher qu'un satellite télécoms classique d'un prix moyen de 150 millions de dollars. Au-delà de SES, le marché des satellites HTS est en pleine croissance. Selon le cabinet Euroconsult, les opérateurs devraient lancer une centaine de satellites HTS en orbite géostationnaire entre 2017 et 2025 contre moins d'une quarantaine lors de la décennie précédente. Grâce à ses moteurs électriques, la masse du satellite s'établit à 4,2 tonnes, contre plus de 7 tonnes si la propulsion chimique avait été retenue. Le satellite SES 14 quittera l'usine d'Airbus pour Kourou d'ici la fin de l'année. Il sera lancé par une fusée Ariane 5 en janvier prochain.
Titulaire d’une maitrise de Physique et du diplôme de journaliste et scientifique de l’ESJ Lille, Hassan suit les secteurs industriels de l’aéronautique, de la défense et de l’espace pour L’Usine Nouvelle depuis 2009. Il aborde des thématiques telles que l’évolution de la suply-chain aéronautique, la stratégie des grands avionneurs et équipementiers, les marchés de l’aviation commerciale, régionale et des avions d’affaires, les travaux de recherche et développement, les enjeux de l’industrie de défense (air, terre et mer) ou encore la réglementation européenne…. Avant de couvrir ces domaines, il suivait les réseaux de télécommunications (Internet, téléphonie mobile, transmissions de données, etc.) pour le compte de l’Usine Nouvelle et préalablement pour d’autres magazines (Réseaux &Télécoms, Groupe Tests, etc.).
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