Eiffage : Pierre Berger remporte la guerre de succession
Pierre Berger devient le nouveau PDG du groupe Eiffage. Nommé directeur général en juin 2011, il succède au charismatique Jean-François Roverato. Devant lui, les défis sont nombreux…
La douloureuse succession est symboliquement arrivée à son terme ! Le conseil d’administration d’Eiffage doit comme prévu nommer, ce mercredi 29 août 2012, Pierre Berger, 44 ans, nouveau PDG du groupe. Le règne de Jean-François Roverato prend définitivement fin, tout comme le feuilleton de sa succession. Ces dernières années, la valse des prétendants avait fait rage pour prendre la tête du troisième groupe de BTP français, après Vinci et Bouygues Construction.
Il faut dire que prendre la place de Jean-François Roverato, 67 ans, relevait de la gageure… Fondateur d’Eiffage, ultra charismatique, érudit au port altier, tenant un groupe qu’il a façonné d’une main de fer, Jean-François Roverato ne comptait pas laisser gérer son entreprise par n’importe qui. Il aura su imposer Pierre Berger malgré les luttes intestines, l’interventionnisme du Fonds stratégique d’investissement (FSI) et les affrontements claniques qui ont eu cours durant cette âpre guerre de succession. Son dauphin n’a pas remporté la victoire par hasard.
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 23.20 − Produits réfractaires
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Polychlorure de vinyle - 03-1-31 PVC issus de démantèlement de BTP
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Polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, amateur d’architecture, Pierre Berger a d’abord créé son propre bureau d’études en 1991, Sigmatec Ingénierie. Il entre chez Vinci en 2004 et gère de nombreux grands projets, notamment à l’international. Un profil qui séduit Jean-François Roverato. Pierre Berger arrive chez Eiffage fin 2010 comme directeur général délégué. Il gérait de fait le groupe depuis sa nomination en tant que directeur général en juin 2011, Jean-François Roverato conservant alors le titre de président non exécutif.
Développer l'énergie et l'international
Souriant, direct, Pierre Berger gère d’entrée de jeu quelques dossiers délicats. L’affaire du Carlton qui implique un manager du groupe dans une affaire de proxénétisme, le retard dans la livraison du stade de Lille (finalement livré en partie cet été) et la problématique du financement des travaux induits par la nouvelle carte sismique, et enfin l’imbroglio de l’hôpital Sud-Francilien…
Dans le même temps, Pierre Berger doit remettre d’aplomb le groupe : les marges sont insuffisantes et le cours de bourse très faible. A demi-mots, le nouveau patron d’Eiffage ne cache d’ailleurs pas que le groupe a sans aucun doute participé à un trop grand nombre de grands projets (comme la LGV Bretagne-Pays de la Loire, stade de Lille, le viaduc de Millau…). Prestigieux certes, mais coûteux. Ils sont peu, voire pas rentables et ils ne représentent qu’une part très minoritaire du chiffre d’affaires.
Le nouveau PDG aura également à cœur de développer davantage les activités du groupe liées à l’énergie et de favoriser les contrats à l’international, l’un des points faibles du groupe par rapport à ses deux concurrents français. Son expérience le place sur ce point en position de force.
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