Edito : Le premier semestre 2019 en résumé
Alors que votre publication s’apprête à faire une pause estivale, il est temps de dresser un bilan de ce premier semestre 2019. Dans la chimie, deux sociétés ont indéniablement occupé le devant de la scène, à commencer par le pétrochimiste britannique Ineos. Il a démarré très fort l’année en révélant un investissement de 3 milliards d’euros à Anvers (Belgique) et la construction d’un nouveau craqueur. L’annonce est renversante pour l’Europe où raffineries et vapocraqueurs auraient plutôt tendance à fermer pour laisser la place à une chimie de spécialités. En juin, Ineos est parti à l’assaut du Moyen-Orient avec un investissement de 2 milliards de dollars prévu à Jubail 2, fief saoudien de Saudi Aramco et de Total. Le pétrochimiste a aussi mis un pied dans le dioxyde de titane, en récupérant des actifs délaissés par la fusion Tronox-Cristal. Quant aux passionnés de sport, il ne leur aura pas échappé que l’équipe cycliste Sky a entamé le Tour de France sous le nom de Team Ineos. L’équipe de football OGC Nice a même été rachetée par Jim Ratcliffe, charismatique patron du groupe.
Hormis Ineos, on a beaucoup parlé de Saudi Aramco. Le saoudien a fini par faire taire les rumeurs en annonçant la reprise de 70% du capital de son compatriote Sabic pour un montant de 69,1 Mrds $. Cette opération s’est ajoutée à un engagement d’investissement de 100 Mrds $ sur dix ans, révélé fin 2018, pour permettre à ce géant de la production de pétrole et du raffinage de descendre plus en aval dans la pétrochimie. Au programme des investissements au Moyen-Orient mais aussi dans le reste du monde, notamment en Asie et aux Etats-Unis.
VOS INDICES
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73.79 +1.12
20 Mars 2023
Pétrole Brent contrat à terme échéance rapprochée
$ USD/baril
82.8 +0.36
Février 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en dollars
$ USD/baril
77.3 +0.91
Février 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en euros
€/baril
Cette vitalité des investissements en Amérique du Nord, occasionnée par la grande disponibilité de gaz et pétrole de schiste à bas coût, est l’un des autres grands marqueurs de ce début d’année. L’Américain ExxonMobil a par exemple injecté 2 Mrds $ de plus dans son megasite de Baytown au Texas. Le Coréen Lotte Chemicals a inauguré son site de Lake Charles en Louisiane d’un montant de 3,1 Mrd $. Le Britannique Ineos Oxide a révisé à la hausse ses projets dans le golfe du Mexique confirmant son choix de Chocolate Bayou au Texas pour y installer une nouvelle unité d’oxyde d’éthylène. L’Américain LyondellBasell démarrera en fin de l’année son unité de PE de Laporte également au Texas dans le cadre d’un programme de 5 Mrds $…
Pendant ce temps en Europe c’était mi-figue, mi-raisin. Le Cefic s’est enthousiasmé d’une hausse de la production de 1,7 % au premier trimestre par rapport au 4e trimestre 2018. Mais la comparaison était artificiellement flatteuse car ce dernier trimestre était en « récession technique ». Au deuxième trimestre, BASF a d’ailleurs affolé la Bourse à la publication de ses résultats qu’il a dû associer à un « profit warning ». Le géant allemand est pénalisé par la mauvaise santé de l’industrie automobile mondiale, la faible croissance du secteur agricole en Amérique du Nord ou la croissance faiblarde en Asie. Pour autant, on a assisté à quantité de petits investissements en Europe pour accroître ici ou là des capacités. Parmi les acteurs qui ont joué le jeu, on peut citer DSM, Eastman, Evonik, Henkel, Nouryon, Perstorp, Solvay… Petit clin d’œil au Français Arkema qui n’a pas démérité, même si c’est en Asie et aux Etats-Unis qu’il a choisi de placer ses pions. Dans le premier cas, avec l’investissement d’une deuxième unité de polyamide 11 à Jurong. Dans la second cas avec le rachat de la société américaine ArrMaz dans les tensioactifs de spécialités. Et c’est ainsi que se termine ce tour d’horizon. Rendez-vous fin août pour reprendre ensemble le fil de l’histoire.