EDF souhaite attendre 2029 avant de fermer d'autres réacteurs nucléaires
EDF a fait savoir mardi 30 janvier qu'il proposait d'attendre 2029 avant de fermer d'autres réacteurs nucléaires en France, le groupe défendant la prolongation de la durée de vie de son parc de production dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).
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31 janvier 2018
"(La proposition d'EDF), c'est de fermer des réacteurs à partir de 2029", a déclaré le directeur du parc nucléaire français, Philippe Sasseigne, mardi 30 janvier lors d'un déjeuner avec la presse. L'annonce du scénario défendu par l'électricien public intervient alors que le gouvernement prépare la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) et qu'il doit rédiger la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), d'ici à la fin de l'année, afin de préciser les objectifs de la France en matière énergétique pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028.
Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot ayant officialisé en novembre le report de l'échéance de 2025 pour réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en France (contre environ 75% aujourd'hui), la question du nombre et du rythme de fermetures de réacteurs sera l'un des enjeux majeurs du texte.
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50 ans d'exploitation pour les réacteurs
La date de 2029 correspondrait aux premiers arrêts de réacteurs atteignant 50 ans d'exploitation. "Si on fait des investissements à 40 ans - ce qu'on s'apprête à faire sur nos centrales -, la logique économique et industrielle est de les emmener ensuite à 50 ans", a expliqué Philippe Sasseigne, ajoutant cependant que le groupe se conformerait aux dispositions de la PPE. Dans cette logique, la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France serait atteinte "à un horizon qui ressemble à 2035", selon Philippe Sasseigne.
Le programme de "grand carénage" d'EDF - pour allonger la durée de vie du parc français - s'établit à 46 milliards d'euros (en euros 2016) sur la période 2014-2025, le groupe envisageant en outre de prolonger certains réacteurs jusqu'à 60 ans.
"Acheter des bougies en grandes quantités"
"Si on doit faire 50% de nucléaire en 2025, je pense qu'il faut acheter des bougies en grandes quantités", a dit Philippe Sasseigne, estimant que la montée en puissance des renouvelables et l'évolution de la consommation d'électricité, mais aussi les enjeux en matière d'emplois et d'exportations de la filière nucléaire, devaient être pris en compte.
Nicolas Hulot a de con côté déclaré le 22 janvier que le gouvernement serait "très précis" en matière de fermetures de réacteurs nucléaires dans le cadre de la PPE en cours d'élaboration.
Fessenheim : 4 à 5 ans avant de débuter le démentellement
EDF a aussi indiqué mardi que la fermeture de Fessenheim aurait lieu lors du chargement du combustible du réacteur EPR de Flamanville (Manche), une opération prévue fin décembre 2018. Selon Philippe Sasseigne, la mise à l'arrêt définitive de Fessenheim imposera une première phase de surveillance et d'évacuation du combustible, pendant quatre à cinq ans, avant le lancement du démantèlement de la centrale qui sera piloté par une soixantaine des quelque 800 salariés d'EDF travaillant sur le site.
Le groupe proposera aussi à ses salariés des mesures de mobilité géographique ou fonctionnelle et une contribution à l'accompagnement des quelque 300 prestataires permanents travaillant dans la centrale.
EDF a en outre annoncé mardi que sa production nucléaire en France s'était établie à 379 térawatts/heure (TWh) en 2017, en baisse de 1,3%, après avoir prévenu en décembre que le chiffre serait "légèrement inférieur" à son objectif de 383 à 387 TWh en raison notamment d'arrêts prolongés de réacteurs.
Pour Reuters, Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez
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