EDF revoit à la baisse son estimation de production nucléaire pour 2022
En raison des défauts constatés sur plusieurs réacteurs, EDF a annoncé jeudi 13 janvier une diminution de son estimation de production nucléaire pour l'année 2022. Alors que 10 des 56 réacteurs sont indisponibles, les craintes d'approvisionnement se font sentir.
Début d'année particulièrement tendu pour EDF. D'un côté, l'Etat demande au géant français de vendre davantage d'électricité à bas prix pour limiter la facture des Français, malgré la flambée des cours. De l'autre, de multiples déboires viennent remettre en question la qualité de son réseau nucléaire. Le groupe a en effet confirmé jeudi 13 janvier qu'un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime), actuellement à l'arrêt, présentait lui aussi des défauts.
Un autre type de réacteur
EDF avait annoncé le 15 décembre dernier avoir détecté des défauts à proximité de circuits de refroidissement de secours de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne), l'obligeant à prolonger son arrêt pour réaliser des travaux et à interrompre la production de la centrale de Chooz (Ardennes), équipée du même type de réacteurs. Selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ces défauts seraient liés à une corrosion anormale des équipements. Une information qu'EDF n'a pas souhaité commenter, précisant simplement que des analyses étaient en cours.
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En raison « du prolongement de la durée d'arrêt de 5 réacteurs du parc nucléaire français », le groupe a annoncé dans un communiqué revoir à la baisse sa prévision de production d'électricité nucléaire pour 2022 « à 300 – 330 TWh, contre 330 – 360 TWh ». Une estimation qui pourrait encore diminuer si ce problème de corrosion était détecté sur d'autres réacteurs, ce qui n'est pas à exclure. En effet, contrairement aux réacteurs Civaux 1, Civaux 2, Chooz 1 et Chooz 2, la puissance de Penly 1 n'atteint pas 1 450 mégawatts, mais 1 300. Le parc nucléaire d'EDF comprend onze autres réacteurs similaires.
Une chute de 20%
L'arrêt des quatre réacteurs de Civaux et de Chooz au cours du mois de décembre, alors que les températures sont souvent basses, avait privé la France de 10% de sa capacité nucléaire et augmenté les prix de l'électricité, déjà au plus haut. Au total, 10 des 56 réacteurs du parc français étaient indisponibles jeudi, ce qui revient à tirer un trait sur 20% de sa capacité optimale. De quoi renforcer les craintes d'approvisionnement, car près de 80% de l'électricité produite en France provient du nucléaire.
Ces inquiétudes surviennent alors que le nucléaire s'impose comme l'un des thèmes principaux de l'élection présidentielle, certains candidats ayant déjà exprimé leur hostilité envers cette source d'énergie. De son côté, le président Emmanuel Macron a annoncé début novembre son intention de relancer la construction de réacteurs nucléaires, sans toutefois préciser le nombre ou le type d'unités envisagées, ni leur financement. La France n'a pour l'instant construit qu'un seul EPR de nouvelle génération, celui de Flamanville (Manche), mais son lancement ne cesse d'être repoussé.
Avec Reuters (Benjamin Mallet, rédigé par Jean-Stéphane Brosse)
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