EDF défend son actionnaire à Fessenheim
EDF avance que la fermeture de Fessenheim porterait atteinte aux intérêts de l’entreprise et de ses actionnaires. Soit, avant tout, l’Etat.
Ce mercredi 3 mars, la Société française d’énergie nucléaire (Sfen) organisait sa convention annuelle sur le thème "Nucléaire et renouvelables dans la transition énergétique". A cette occasion, Dominique Minière, directeur de la production nucléaire d’EDF, a décrit les investissements dans le parc nucléaire. Selon lui, ces dépenses, en toute logique industrielle, ne sont possibles que si l’outil d’EDF a vocation à perdurer dans le temps.
Une logique qui renvoie forcément aux deux réacteurs de Fessenheim, dont le gouvernement a annoncé la fermeture fin 2016. Dominique Minière prévient : "Nous avons entendu les déclarations. Nous avons investi dans Fessenheim pour prolonger sa durée de vie à 50 ou 60 ans. Maintenant, nous avons vocation à défendre l’intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires." Une phrase lourde de sens puisque l’actionnaire majoritaire d’EDF à 84,4 % est... l’Etat ! Et d’ajouter : "Si Fessenheim est arrêté, EDF devra être dédommagé."
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55 milliards d’euros sur 15 ans à investir dans le parc nucléaire
Au-delà du cas de la centrale de Fessenheim, qui vient de passer sa troisième visite décennale et qui doit subir des travaux post-Fukushima (comme l’épaississement du radier), les investissements touchent l’ensemble du parc. Les 58 réacteurs sont âgés de 14 à 35 ans, avec une moyenne à 28 ans. Selon Dominique Minière, l’expérience de parcs plus anciens, comme celui des Etats-Unis, montre que le remplacement de gros éléments (alternateurs, générateurs de vapeur…) doit être fait entre 30 et 35 ans.
Par ailleurs, EDF doit créer d’ici 2018 les noyaux durs, dans le cadre des recommandations post-Fukushima. Enfin, le groupe investit déjà pour que ses réacteurs puissent atteindre une durée de vie de 50 ans. L’ensemble de ces opérations, dites "grand carénage", représente environ 55 milliards d’euros à dépenser sur 15 ans. A terme, le prix du MWh sur le parc atteindra 50 euros, contre environ 40 aujourd’hui. Un coût qui demeure compétitif par rapport aux sources thermiques et renouvelables, selon le directeur d’EDF.
Ludovic Dupin
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