Écotaxe : et si le gouvernement suspendait tous les impôts ?
Le gouvernement vient d’annoncer la suspension de l’écotaxe sur l’ensemble du territoire. Et c’est une bonne nouvelle. Mais le vrai courage politique serait d’aller plus loin, de suspendre l’ensemble des prélèvements obligatoires pour se donner le temps de revoir de fond en comble notre système fiscal.
Oui, le gouvernement a eu raison de faire marche arrière sur l’écotaxe. Pas tant parce que la Bretagne s’est soulevée contre cet impôt qu’elle jugeait inique. Encore moins pour sauver le modèle agroalimentaire breton à bout de souffle. Mais bien pour montrer qu’il a entendu le sentiment d’overdose fiscale qui gagne notre pays. On pourrait même dire, un rien provocateur, que le gouvernement devrait aller beaucoup, beaucoup plus loin et suspendre l’ensemble des prélèvements obligatoires en France pour revoir de fond en comble le système fiscal français. Car, ne nous y trompons pas, la fronde bretonne n’est qu’un exemple (certes bruyant) du sentiment de ras-le-bol fiscal qui gagne nos concitoyens, et notamment les chefs d’entreprise et les artisans.
Le problème que révèle l’affaire de l’écotaxe est finalement assez simple : notre système fiscal est devenu incohérent, complexe donc illisible, et surtout inadapté aux enjeux que nous devons affronter. Finalement, l’amalgame des taxes et des impôts en France (on en recense 150 au niveau des entreprises !) joue contre nous, contre notre envie de redresser l’industrie et contre notre volonté de retrouver le chemin de la croissance. Le gouvernement serait donc bien inspiré de poursuivre sur sa lancée et d’avancer la tenue des Assises de la fiscalité pour tout remettre à plat. Voici quatre idées qui pourraient servir de guide lors de ces travaux :
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1. Pérennité. Assurer le financement de notre modèle social devra être le préalable de toutes les discussions de ces Assises. L’idée sous jacente étant de trouver des ressources pour pérenniser nos systèmes de santé, de retraite, d’assurance chômage et nos infrastructures.
2. Simplicité. 150 impôts et taxes à gérer pour une entreprise, c’est beaucoup trop et cela pèse sur les coûts de production. Le deuxième objectif de ces Assises devra donc être de rendre plus simple le système de taxes et impôts. Aujourd’hui il est à la fois trop peu lisible (on ne comprend pas où va l’argent) et trop peu prévisible (on ne sait pas combien on paiera réellement d’impôt).
3. Stabilité. La troisième idée qui devrait guider la réflexion autour de la fiscalité, c’est de donner de la visibilité aux contribuables en garantissant une stabilité au système fiscal. Pour investir, c’est extrêmement important de planifier tout ce que l’on devra débourser. Et il faut bien le dire, aujourd’hui en France, c’est un peu la roulette russe en la matière.
4. Inventivité. Le monde a changé, les lieux de la création de richesse aussi et l’impôt doit prendre en compte ses évolutions pour prélever sa dîme à bon escient. On ne pourra réinventer notre modèle fiscal sans s’interroger sur la pertinence de taxer les facteurs de production (surtout si l’on veut relancer l’industrie), le travail (surtout avec 5 millions de personnes sans emploi) et de ne pas taxer certains nouveaux acteurs comme les géants du web. Et pour cela, il faudra faire preuve d’inventivité, d’innovation.
Thibaut De Jaegher
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