Économie circulaire : comment se faire accompagner
A l’occasion de la journée mondiale du recyclage, le point sur la multitude d’outils existants pour évoluer vers l’économie circulaire.
« L’économie circulaire n’est pas une option, mais une nécessité, réconciliant l’écologie et l’économie », rappelle Yannick Lucot, conseiller délégué à l’Économie circulaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « La loi sur l’économie circulaire et le Plastic Bashing accélèrent l’appropriation de ces concepts par les plasturgistes. Cela se traduit par des actions concrètes autour de l’écoconception, l’intégration de matières recyclées, le traitement en fin de vie pour recycler, réutiliser ou réparer », synthétise Marc Madec, directeur Développement durable chez Polyvia. S’atteler à cette révolution stratégique ou conforter ses actions dans le domaine suppose d’être averti. À ce sujet, les outils d’accompagnements et les acteurs qualifiés ne font pas défaut, depuis l’information jusqu’à la concrétisation.
Outils clés en main
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En juillet 2020, la région Auvergne-Rhône-Alpes s’engageait par exemple aux côtés de la filière Plasturgie-Composites dans un accord volontaire en faveur de l’économie circulaire. Assorti d’une aide financière de 1 740 000 euros (1,5 million d’euros dédiés à l’investissement, 240 000 euros au fonctionnement), il donne accès à une veille hebdomadaire ainsi qu’à des ateliers de sensibilisation et d’accompagnements techniques. « Une vingtaine d’ateliers d’information vont être programmés, ce qui équivaut à éduquer près de 350 individus aux enjeux de l’économie circulaire. Par ailleurs, vingt entreprises devraient profiter d’un soutien technique dans leurs ateliers de production pour appréhender les adaptations et les réglages nécessaires au changement », précise Yannick Lucot.
Pour en bénéficier, il suffit de se rapprocher de Polyvia Auvergne-Rhône-Alpes. IPC propose pareil support technique pour faciliter la mise en pratique. Partageant l’ambition de participer à une relance plus durable et responsable, Polyvia a déployé un catalogue de formation initiale ou continue, qui s’étoffe au gré des demandes et des évolutions techniques et/ou réglementaires, de la conception à la fin de vie. « Les questions sont nombreuses autour de la disponibilité, des propriétés et de la répétabilité des lots de matières plastiques recyclées (MPR). Les entreprises s’interrogent sur le choix et la processabilité de ces matières, l’aspect des pièces fabriquées à partir de matières premières recyclées, les analyses de cycle de vie ou encore la gestion de la fin de vie », constate Marc Madec.
Financer et communiquer
Le syndicat anime aussi des événements collectifs pour mettre en exergue les tendances nouvelles, les opportunités et les retours d’expériences. En parallèle, la toile regorge de webinaires ou de Mooc axés sur ces problématiques. IPC, Polyvia ou encore Citeo en publient régulièrement en ligne. En libre accès, ils constituent un moyen d’étoffer ses connaissances. Autre acteur sur le-quel s’appuyer pour mener avec brio sa mutation : le nouveau pôle de compétitivité Polyméris, issu de la fusion entre Plastipolis et Elastopôle.
Amorcer ou accélérer un tel changement de stratégie nécessite d’être en mesure d’y allouer des investissements souvent conséquents, pouvant freiner ou avorter la prise de décision. Le dispositif Objectif Recyclage Plastiques 3, soutenu par le ministère de la Transition écologique et l’Ademe, a justement été conçu pour financer les diagnostics de faisabilité et les investissements inhérents à l’utilisation de matières plastiques issues du recyclage. « Le taux de subvention peut atteindre jusqu’à 70 % du projet », indique Marc Madec.
La troisième version de ce dispositif est fléchée vers les TPE et PME afin qu’elles prennent mieux en compte la préservation des ressources dans leur production. « Elles peuvent être épaulées pour le montage du dossier, qui peut paraître complexe pour des néophytes, par Polyvia ou IPC. Il doit être déposé avant le 1er juillet pour la 3e échéance, jusqu’au 15 septembre 2022 pour la 6e », avertit Marc Madec. À noter : un dispositif d’aides supplémentaires à hauteur de 16 millions d’euros a été déployé, dans le cadre du plan de relance, pour soutenir le secteur du recyclage. Il se présente sous la forme d’un forfait calculé d’après une grille tarifaire de soutien à la vente des MPR. Il est également primordial de communiquer sur ses avancées auprès de ses clients voire de son écosystème.
C’est dans cet objectif qu’était créé, fin 2019, le label More par la profession au niveau européen, attestant des bonnes pratiques et des innovations mises en œuvre par les plasturgistes. Pour l’obtenir, il suffit de renseigner depuis la plateforme éponyme ses consommations en MPR, par type de résine ou par ligne de produits. En 2020, 120 labels ont ainsi pu être décernés. « Notre ambition est d’atteindre les 200 labels en 2021 », projette Marc Madec.
La prévention de la perte de granulés dans l’environnement est aussi un axe sur lequel doivent se pencher les plasturgistes. Il peut être pertinent de s’en référer au manuel « Opération Clean Sweep », rédigé de concert par Polyvia, PlasticsEurope et Elipso, afin d’identifier les mesures adéquates et pérennes. Un certificat Clean Sweep est en outre à l’étude. « Il pourrait objectiver les mises en place effectives opérées dans les ateliers », dévoile Marc Madec.