Du vert en vue à Wall Street, la Chine et le commerce en soutien
Avec
\ 11h39
Avec
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en nette hausse lundi dans le sillage des autres marchés d'actions, des nouvelles rassurantes de l'activité chinoise et les espoirs d'un accord commercial entre Washington et Pékin soutenant l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués.
Les contrats à terme sur les trois grands indices new-yorkais prennent autour de 0,8%.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,66% à 5.386,06 points vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax s'adjuge 1,1% et à Londres, le FTSE avance de 0,57%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,81%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,65% et le Stoxx 600 de 0,85%.
"Il y a beaucoup d'optimisme et des sentiments de joie parmi les investisseurs aujourd'hui. C'est grâce aux indicateurs économiques chinois qui dépeignent un tableau très favorable", observe Naeem Aslam, chez Think Markets.
Les indices PMI mesurant l'activité manufacturière en Chine ont en effet montré un rebond inattendu en mars. Celui calculé par Caixin/Markit s'est établi à 50,8 le mois dernier, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient qu'il resterait inchangé à 49,9. Cet indice fait écho à celui, officiel, paru dimanche, qui est ressorti à 50,5 contre un plus bas de trois ans à 49,2 en février.
Ces statistiques meilleures qu'attendu relèguent à l'arrière plan des indicateurs plus moroses dans le reste de l'Asie - notamment au Japon et en Corée du Sud - ainsi qu'en Europe, où les indices PMI manufacturiers définitifs ont confirmé une contraction de l'activité en mars.
L'indice PMI IHS Markit des directeurs d'achats dans la zone euro est ressorti à 47,5 le mois dernier, au plus bas depuis avril 2013 et en deçà de l'estimation flash de 47,6 qui avait déjà été jugée extrêmement décevante.
Outre les indicateurs chinois, les signes d'avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin contribuent à la hausse des marchés d'actions.
Les Etats-Unis et la Chine ont dit vendredi avoir réalisé des progrès lors des négociations commerciales qui ont eu lieu cette semaine à Pékin, que Washington a qualifié de "sincères et constructives".
Après la visite du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et du représentant au Commerce Robert Lighthizer la semaine dernière à Pékin, ce sera au tour du vice-Premier ministre chinois Liu He de se rendre à Washington dans les prochains jours.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Comme en Europe, les valeurs les plus exposées à la Chine devraient briller à Wall Street, à l'image d'AMD, Micron Technology et Nvidia, qui prennent de 1,6% à 2,9% en avant-Bourse.
La tendance pourrait évoluer avec la publication en séance de plusieurs indicateurs, notamment l'indice ISM manufacturier pour le mois de mars.
EN EUROPE
L'indice Stoxx de l'automobile grimpe de 2,56% et celui des ressources de base prend 3,43%, dopés par les statistiques chinoises meilleures que prévu.
A Paris, ArcelorMittal (+5,15%), Valeo (+4,72%) et STMicro (+3,34%) sont en haut du CAC 40.
Les valeurs du luxe, comme Kering (+1,41%), Hermes (+1,29+%) et LVMH (+1,28%) évoluent aussi en nette hausse.
Contre la tendance, Easyjet cède 8,54% après s'être dit plus prudent pour ses prévisions du second semestre, entraînant dans son sillage les autres compagnies aériennes.
Publicis s'est retourné à la baisse après l'officialisation de son projet d'offre sur Epsilon, filiale de l'américain Alliance Data Systems Corporation. Le titre du groupe de publicité perd à la mi-journée 4,04%, lanterne rouge du CAC 40.
De son côté, Korian chute de 6,04% après l'annonce de plusieurs décès susceptibles d'être liés à une intoxication alimentaire dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) géré par la société Omega, que le groupe a racheté en début d'année.
TAUX
L'amélioration du sentiment de marché fait remonter les rendements obligataires, celui des Treasuries à dix ans repassant au-dessus de 2,44% après un plus bas depuis la fin 2017 touché jeudi à 2,34%.
Ce rebond a permis à l'écart entre les rendements américains à dix ans et trois mois de redevenir positif, après une semaine d'inversion jugée préoccupante car perçue comme un signal avant-coureur de récession.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans évolue en hausse également mais reste négatif, à -0,038%.
CHANGES
Après une nette remontée depuis le 20 mars, le dollar marque une pause et cède 0,2% face à un panier de devises de référence.
L'euro en profite pour revenir autour de 1,1233 en dépit des faibles indicateurs parus sur l'activité manufacturière et l'inflation dans la région.
De son côté, la livre sterling repasse la barre de 1,30 dollar sous laquelle elle était tombée vendredi après l'annonce du nouveau rejet de l'accord de Brexit par le Parlement britannique.
Conséquence de ce nouveau rejet, le Royaume-Uni devrait quitter l'UE sans accord le 12 avril à 22h00 GMT, sauf si Londres présente avant cette date une alternative et demande un nouveau report.
Les députés britanniques doivent se réunir à nouveau dans la journée pour voter sur des solutions alternatives au Withdrawal Bill conclu entre Theresa May et l'UE, après un an et demi de négociations, en novembre dernier.
PÉTROLE
Les cours du brut poursuivent leur progression après avoir signé au premier trimestre une de leurs meilleures performances depuis près de dix ans, les signes de tensions sur l'offre contrebalancant les craintes d'un ralentissement de l'économie mondiale susceptible de freiner la demande.
Le baril de Brent de la mer du Nord évolue à plus de 68 dollars et celui du brut léger américain (WTI) se rapproche des 61 dollars.
(Édité par Blandine Hénault)