Du marc de café pour la ouate
En procédure d’insolvabilité, l’allemand Hakle remplace une partie de sa pâte à papier par ce résidu alimentaire.
Des crises peuvent naître des changements structurels. Une nouvelle illustration en vient d’Allemagne. Implanté à Düsseldorf, Hakle veut faire face à l’explosion de ses coûts de production en utilisant du marc de café. Depuis quelques semaines, le fabricant de papiers pour l’hygiène remplace une partie de la pâte à papier issue du bois par ce résidu alimentaire pour obtenir de la ouate. L’objectif est de parvenir à un taux d’incorporation de 20 à 25%. Il y a urgence ! Au début du mois de septembre, l’entreprise fondée en 1928 a engagé une procédure d'insolvabilité après avoir vu sa facture énergétique « décupler ». Or « le coût d'un rouleau de papier toilette est lié à 80% à la pâte, l'énergie, la logistique, et ces trois facteurs sont dictés par le marché mondial », indique le fabricant qui affiche pourtant des carnets de commandes bien remplis.
Explosion des coûts
Mais l’association allemande des petites et moyennes entreprises (BVMW) a mis en garde contre une vague de faillites, en raison de l'explosion des coûts de l'énergie. Les prix sont montés jusqu'à près de 400 euros par mégawattheure (MWh) pour le gaz, contre autour de 50 euros avant la crise énergétique, et jusqu'à 1 000 euros pour l'électricité. L'usine consomme quelque 100 gigawattheures (GWh) par an. Un programme de conversion vers le photovoltaïque est en cours. Le marc répond ainsi au double enjeu des transitions écologique et énergétique. Hakle a maintenant trois mois pour assurer son avenir. Le fabricant n’en est pas à son coup d’essai avec l’introduction, il y a deux ans, d’herbes dans la formation de ses produits à hauteur de 30%.
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