Du jeudi 6 juillet 2006
Kenneth Lay, le fondateur d'Enron, est mort.
« L'ancien patron et fondateur d'Enron ne finira pas ses jours en prison », commente, laconique, les Echos. Kenneth Lay est mort « inexplicablement » hier, victime « apparemment » d'une crise cardiaque, selon le Wall Street Journal. Issu d'une famille modeste, celui que Georges W. Bush appelait affectueusement « Kenny Boy », était devenu dans les années 1980 un emblème de « la réussite à l'américaine », avec la croissance spectaculaire d'Enron. Mais, son groupe restera connu comme le symbole des dérives de la fin des années 1990.
En décembre 2001, Enron est mis en faillite après la révélation de fraudes massives. « Une faillite qui a coûté des milliers d'emplois et réduit à néant ou presque les retraites de milliers de salariés », rappelle les Echos. En mai 2005, les jurés du procès, de ce qui reste la deuxième plus grande faillite de l'histoire américaine, ont reconnu « Kenny Boy » coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés, notamment de fraude et de complot. La sentence était attendue pour octobre. Sa mort, la deuxième associée à la faillite d'Enron, selon le Financial Times, lui évite une probable fin à l'ombre. Il risquait jusqu'à 45 années de prison.
BAE Systems réclame un audit sur la valeur d'Airbus.
Airbus ne sort plus de ses problèmes. Le britannique BAE Systems, qui devait vendre à EADS ses 20 % d'Airbus, a annoncé hier un audit pour en évaluer le prix. La décision d'avoir recours à cet audit a été prise en raison du mécontentement des actionnaires devant le faible prix proposé, explique le Financial Times. Et pour cause, suite à l'effondrement boursier du titre EADS le 14 juin (-26,3 %) en raison de la révélation des nouveaux retards de l'A380, la banque Rothschild, mandatée par BAE Systems et EADS, a valorisé la participation du britannique dans Airbus à 2,75 milliards d'euros. « Soit quasiment deux fois moins que ce que BAE espérait en retirer », affirme la Tribune. L'audit devrait permettre de savoir si cette faible valorisation s'explique par des problèmes structurels d'Airbus ou ne correspond qu'à une turbulence temporaire liée au trou d'air que vit actuellement EADS. Dans ce deuxième cas, BAE Systems pourrait simplement choisir d'attendre avant de vendre sa part. « À moins que BAE ne compte sur l'audit pour prouver que la situation d'Airbus était connue bien avant », conclut malicieusement la Tribune.
L'Allemagne veut encore baisser son impôt sur les sociétés.
« Malheureuse sur le tapis vert des terrains de football, l'Allemagne détient une couronne que le reste de la planète lui envie et qu'elle continue, année après année, à défendre avec succès, celle de championne du monde des exportations », rapporte, admirative, la Tribune. Pour garder sa compétitivité tout en restant dans les clous de Maastricht, Angela Merkel a choisi d'une part de réduire l'imposition des sociétés, qui passerait d'un taux de 38,9 % actuellement à moins de 30 % en 2008. Et, d'autre part, d'augmenter de 0,5 point les cotisations santé et de 3 points la TVA qui passera à 19 % à partir du 1er janvier prochain. Pour la Tribune, certes ces cadeaux fiscaux vont donner un avantage compétitif aux entreprises allemandes, mais « il est probable que ces deux hausses [...] auront un effet dépressif, au moins pendant le premier trimestre de l'an prochain, sur la consommation des ménages ».
L'ombre de Ioukos pèse sur Rosneft.
La prochaine introduction à la Bourse de Londres de 14 % du capital de Rosneft, pour un montant compris entre 8,5 et 11 milliards de dollars, ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Un véritable front de refus s'organise dans la communauté financière à l'encontre de cette cotation et ce, malgré un prix du baril toujours aussi haut. L'image du pétrolier reste troublée par « l'affaire » Ioukos. Officiellement en raison d'arriérés fiscaux, la société Ioukos a été renationalisée en 2004 et ses principaux gisements revendus à Rosneft, qui en tire désormais sept dixième de sa production. Les associés en exil de Mikhaïl Khodorkovsky, l'ex-patron de Ioukos aujourd'hui emprisonné en Sibérie, réclament 33 milliards au Kremlin pour ce qu'ils considèrent être une spoliation de leur bien. De fait, les investisseurs restent méfiants à l'égard de la Russie. « Trop de risques, trop de corruption, trop d'opacité, trop de lutte de pouvoir », résume la Tribune. Entre la levée de boucliers à l'encontre de l'aciériste Severstal pour le contrôle d'Arcelor et cette nouvelle affaire, « les milieux d'affaires russes sont loin d'avoir acquis leurs lettres de noblesse en occident », conclut la Tribune.
EDF incité à céder une part de sa production.
Face à l'augmentation des prix de l'électricité pour les entreprises, suite à l'ouverture du marché français, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) souhaite qu'EDF fasse plus de place à ses concurrents en leur cédant une partie de sa production nucléaire. Un moyen, selon son président, Philippe de Ladoucette, de « remédier aux interrogations que suscite la situation du marché ». Le régulateur ne peut que constater la prédominance de l'opérateur historique et les difficultés rencontrées par ses rivaux potentiels : deux ans après la libéralisation, seuls 4,3 % des sites ont un autre électricien qu'EDF. « À cela une raison principale, estime les Echos. La coexistence de tarifs administrés quasi stables et de prix de marché en constante progression depuis trois ans n'incite guère les industriels à quitter le confort de l'ancien monopole. »
Prisma Presse a plusieurs projets de titre.
Dans un marché de la presse magazine plus difficile que par le passé, Fabrice Boé, le Président de Prisma Presse, dresse un bilan de son activité, un an après avoir succédé à Axel Ganz, dans une interview accordée aux Echos. « L'exercice en cours est bien parti pour être encore meilleur qu'en 2005 », rassure d'emblée le patron. En 2005, le chiffre d'affaires de Prisma Presse s'élevait à 582,4 millions d'euros (+3 % par rapport à 2004) pour un bénéfice net après impôt de 37 millions. « Pour l'instant, tout conduit à penser que la croissance sera supérieure à 3 % cette année. » Pour riposter à l'arrivée de l'italien Mondadori, nouveau propriétaire d'Emap France, Fabrice Boé garde en réserve plusieurs projets de nouveaux magazines. « Nous avons au moins un projet de titre par pôle, et certains d'entre eux sont déjà très avancés, par exemple notre projet de féminin ou de titre people. »
À demain !
Bertrand Beauté