En Ile-de-France, 40 millions d’euros sur cinq ans seront investis avec comme réalisation phare l’Additive Factory Hub (AFH) inaugurée sur le plateau de Paris-Saclay le 5 décembre dernier. Cette plate-forme créée dans un bâtiment du CEA est née pour permettre de structurer la filière française autour d’une quinzaine d’acteurs regroupant des centres de recherche et des industriels utilisateurs dont AddUp, Areva NP, Dassault Systèmes, Safran, Arts et Métiers ParisTech, le CEA, le CETIM, le CNRS et l’Université Paris-Saclay. Avec toujours le même leitmotiv : favoriser le recours à l’impression 3D mais aussi donner une visibilité internationale du savoir-faire français. L’Additive Factory Hub sera ouverte à tous : aussi bien, aux industriels fondateurs qu’aux autres entreprises qui portent un projet industriel. « AFH sera un lieu de diffusion, de formation, et de transfert technologique vers les PME, où elles pourront trouver un panel d’experts et de moyens à même de les accompagner dans l’appropriation de la technologie » communique le Cetim.
Dans les autres régions, les initiatives fleurissent pour favoriser la création de véritables écosystèmes sur les territoires. C’est le cas de la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a annoncé fin 2017 le lancement d’un programme de 9,3 M€ pour soutenir la FA. Cette dernière représente un atout pour de nombreuses filières présentes en Auvergne-Rhône-Alpes notamment celles de la plasturgie, du médical ou de l’aéronautique. Trois grands projets industriels sont ainsi soutenus : le projet Fives Michelin Additive Solutions (FMAS) dont l’objectif est de nouer une alliance entre Fives et Michelin pour devenir un leader mondial sur le segment innovant de solutions industrielles de grande production, le projet SOFIA, un projet collaboratif dans le domaine de la Recherche et du Développement et le projet de recherche amont Sigma Clermont.
En Occitanie, l’Université de Montpellier et l’UIMM Occitanie (Union des industries et métiers de la métallurgie) ont signé, le 4 avril dernier, un partenariat de cinq ans, pour accroître et stimuler les échanges entre les PME-PMI, l’enseignement supérieur et la recherche au profit de l’industrie. La plate-forme technologique Pro 3D, créée début 2017, devrait être au centre de ces collaborations. À Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, l’Enit (École nationale des ingénieurs) vient d’ouvrir son centre d’études « CEF3D » en s’entourant de partenaires industriels.
Le Grand Est qui s’affiche comme la région pionnière de France en matière de FA n’est pas en reste. Plusieurs projets structurants pilotés en partenariat avec CIRTES sont en cours. Claude Barlier et son équipe travaillent sur la réalisation d’un livre blanc pour l’institut MINES-Télécom (la plus grande structure de formation d’ingénieurs en France) au niveau national afin de positionner l’Institut sur la FA, en France. L’objectif est de proposer les grandes orientations de la FA dans les années à venir, en réponse aux besoins de l’industrie. Un deuxième programme porté par INORI qui réunit l’Irepa Laser, L’Institut de Soudure et CIRTES est à l’instruction sous la gouvernance de l’Etat et de la Région Grand Est. Il prévoit notamment, avec l’appui du pôle MATERALIA, une structuration de la filière FA par le regroupement de toutes les plates-formes, laboratoires & centres technologiques (Inori, IREPA Laser, Plastinium 3D, institut, Insic, CIRTES) et les entreprises, fabricants de machines, éditeurs de logiciels, sociétés de services et utilisateurs pour créer et structurer la filière dans la région autour de 2 technologies propriétaires : le CLAD (fusion de poudre métallique) et la Stratoconception. L’objectif est d’avoir une visibilité nationale et internationale. La région PACA soutient, quant à elle, la plate-forme Inovsys, véritable relais d’innovation technique du Team Henri Fabre. Créée en 2014, cette structure, tournée vers la FA, compte 13 actionnaires dont Airbus Helicopters, EDF, la Caisse des Dépôts, Onet et l’UIMM. Elle planche sur un programme en collaboration avec CIRTES pour trouver les moyens de fabriquer des pièces de rechange pour la supply chain. Ce programme est mené dans la continuité du projet développé par CIRTES pour la SNCF cité précédemment.
Du côté de la Nouvelle-Aquitaine, la mise en place d’un nouveau programme en faveur de la FA en relation avec la plate-forme Futurprod qui réunit le laboratoire I2M de mécanique bordelais Dumas (Durabilité Matériaux Structure) et des industriels comme Arianegroup, Stelia Aerospace, LAAM (lisi Aerospace Additive Manufacturing) et AGB devrait être annoncée prochainement. À moyen terme c’est l’outillage rapide – FA indirecte – qui va apporter des réponses à l’industrie. La fabrication additive directe n’émergera pas avant 5 à 10 ans » soutient de son côté Claude Barlier.