Du bon compost grâce au bio-plastique
L’éco-organisme Citéo a conclu un partenariat avec les Alchimistes, une start-up intervenant dans la production de compost, pour valoriser le plastique végétal.
L'acide polylactique (PLA), un plastique bio-sourcé utilisé dans certains emballages alimentaires, se recyclera-t-il un jour comme le polyéthylène téréphtalate, le plastique des bouteilles d’eau ? En annonçant le 5 décembre un partenariat avec la start-up les Alchimistes, l’éco-organisme Citeo y travaille. Elle expérimente le compostage de ce plastique obtenu à partir d’amidon de maïs, de la fécule de pomme de terre ou encore de bagasse de canne à sucre.
Car si la résine est d’origine végétale, cette matière - utilisée aussi sous forme de fil pour les imprimantes 3D -, ne se biodégrade pas chez soi, grâce à un composteur. Elle ne peut pas, non plus, rejoindre les filières de recyclage traditionnelles. En effet, mélangée aux polymères synthétiques, elle perturbe la qualité des matériaux en sortie. Sa fin de vie passe donc principalement par la valorisation énergétique.
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trouver une fin de vie respectueuse de l'environnement au PLA
En terme de gisement, avec seulement 100 tonnes mises sur le marché en France, ce plastique fait figure de poids léger. Il est encore loin des 30 000 tonnes qui justifient la mise en place d’une filière de recyclage. A une période où les produits d’origine fossile sont pointés du doigt, cette résine intéresse les entreprises qui portent un discours éthique en faveur de l’environnement.
A l’instar de Yumi, une marque française de jus qui a misé sur le PLA pour ses contenants. En utilisant ce plastique biosourcé, les deux co-fondateurs ne s’attendaient pas à être sujet un à malus de la part de Citéo. Cette dernière pénalise en effet financièrement l’absence de solution de fin de vie. Mais la situation pourrait évoluer ces prochains mois. En ouvrant la voie au compostage industriel, Citéo et les Alchimistes entendent donner de nouvelles perspectives aux PLA. Les deux partenaires se sont en effet fixés un double objectif : certifier que le compostage industriel répond aux normes de qualité de compost et trouver un mode de collecte adapté pour ces emballages proche du bassin de consommation.
Premier compost Parisien
Débuté en septembre, le partenariat teste pour l’instant un compostage électro magnétique. Le procédé se décompose en trois phases : le pré-traitement, au cours duquel les paillettes issues du broyage de PLA sont mélangées avec des biodéchets, la maturation dans un conteneur fermé pouvant traiter jusqu’à 120 kgs de déchets alimentaires par jour et, enfin, l’étape de tests et d'analyses pour vérifier la qualité du compost.
L’objectif est l’obtention d’une labellisation répondant à la norme NFU 44 051 afin d’en faire le 1er compost « fabriqué à Paris ». Avant cela, la mise en place d’un circuit de collecte doit faire émerger une nouvelle filière en milieu urbain. Les Alchimistes espèrent ramasser un minimum de 500 bouteilles auprès de restaurants et de boutiques de la capitale. Les consommateurs sont aussi mis à contribution puisque un test de collecte sera déployé via les magasins et lors d’événements afin de les sensibiliser au compostage de ces emballages, encore mal connu. Le projet doit livrer ses premiers résultats d’ici mai 2019.
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