Le prototype Lili d’A2V a une vraie "gueule". Ce catamaran entièrement caréné aux lignes futuristes est surtout un bateau ultra rapide, sans l’utilisation d’artifices comme des patins. La fabrication en est facilitée et la fiabilité assurée. Lili est pourtant un bateau très innovant. La cabine qui occupe toute la largeur se termine par un bord de fuite très fin et ressemble à une aile d’avion, dont la partie supérieure (l’extrados) serait exagérément bombée.
Là se situe la vraie bonne idée des ingénieurs et autres docteurs en mathématiques des fluides qui forment la petite équipe d’A2V, installée à La Rochelle (Charente Maritime). Lili utilise le vent généré par sa propre vitesse pour créer une dépression qui "l’aspire" vers le haut. Et plus le bateau accélère, plus il s’allège et moins ses coques s’enfoncent dans l’eau, ce qui réduit la traînée et permet au bateau d’accélérer encore.
Le prototype de 10,50 mètres navigue ainsi à 50 nœuds (93 km/h), avec deux moteurs hors bord de 200 chevaux, en consommant 25 % de moins qu’un bateau léger à coque ouverte à la même vitesse ou qu’un bateau taxi fermé à "seulement" 35 nœuds (65 km/h). On pourra bientôt voir un bateau d’A2V de 11,50 mètres sur le lac Léman. Un deuxième, de 15,30 mètres, a été commandé par la société Peschaud pour assurer les liaisons vers des plates-formes offshore au large de l’Afrique de l’Ouest.
Patrice Desmedt