Doux : faut-il améliorer les offres de reprise ?
[ACTUALISE] - Alors que se tient, ce jeudi 23 août, un comité central d’entreprise, le Ministère de l’Agriculture a annoncé qu'il allait recevoir les repreneurs déclarés du pôle frais du volailler la semaine prochaine. Mais faut-il vraiment les obliger à améliorer leurs offres ?
Les ministres de l‘Agriculture et de l’Agroalimentaire, Stéphane Le Foll, et Guillaume Garot, doivent recevoir la semaine prochaine les candidats déclarés à la reprise du pôle frais du volailler Doux, placé en liquidation judiciaire. Objectif : sauver le maximum d’emplois a expliqué Guillaume Garot ce 23 août. Le ministre veut que les repreneurs améliorent le volet industriel et social de leurs offres. "Chaque fois qu’on peut arracher dix emplois ici, cinquante emplois là, c’est une petite victoire", commente Guillaume Garot.
Cinq dossiers ont été déposés cet été au Tribunal de commerce de Quimper. Duc, Glon Sanders, LDC, le groupe coopératif Axéréal et l’entreprise Tallec (dirigée par un ancien de Doux, Briec Bounoure). Une sixième offre de dernière minute émanant d’un bien mystérieux intervenant iranien a également été évoquée. Ce jeudi matin, un Comité central d’entreprise se tenait au siège de Doux à Châteaulin (Finistère) pour examiner le rapport de l’administrateur sur ces offres, sur lesquelles le Tribunal de Quimper se prononcera le 5 septembre.
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Ces mêmes offres sont toutes partielles. Au total, elles ne conserveraient que 683 emplois sur les 1700 du pôle. Sur les neuf sites, certains n’intéressent pas les repreneurs : c’est le cas notamment de Blancafort, dans le Cher (244 personnes) ou Graincourt, dans le Pas-de-Calais (254 emplois).
Mise en danger potentielle
Quelle est la valeur industrielle de ces sites ? Blancafort est spécialisé dans l’abattage de dindes, un marché encore plus difficile que celui du poulet. Les syndicats de Doux ont par ailleurs assez souvent tiré la sonnette d’alarme sur le fait que le groupe n’investissait pas ou peu sur son outil industriel, notamment dans le secteur du frais.
Forcer les acteurs candidats à la reprise à aller plus loin dans leurs offres, c’est peut-être aussi mettre certains d’entre eux en danger. On pense notamment au groupe Duc, qui peine à être à l’équilibre depuis plusieurs années. Sans compter que le contexte économique du secteur agroalimentaire a singulièrement changé depuis qu’ils ont déposé leurs offres le 10 août dernier. Le marché mondial des matières premières agricoles s’emballe et les prix du maïs et du soja s’envolent. Or, le coût de production d’une volaille, c’est d’abord celui de l’aliment, et celui-ci risque de flamber dans les prochaines semaines.
En tentant de sauver les emplois, les deux ministres sont certes dans leur rôle, mais faut-il chercher à maintenir ces emplois dans la filière volaille, ou alors tenter de revitaliser les bassins d’emplois concernés avec d’autres activités ? Et engager la restructuration d’une filière – au-delà des abattoirs, il y a des éleveurs et de l’alimentation animale - régulièrement en difficulté.
Les volaillers français sont cernés d’un côté par les évolutions des prix des matières premières, de l’autre côté par un rapport de force par trop inégal avec la grande distribution. Sans compter depuis quelques années, avec une concurrence Allemande et Néerlandaise de plus en plus menaçante.
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