Doliprane : "Devant une situation fermée, le déremboursement serait la moins mauvaise des solutions" pour le patron de Sanofi
Pour convaincre les pouvoirs publics de ne pas substituer automatiquement les génériques à son Doliprane, le président France de Sanofi, Christian Lajoux, est prêt à prôner le déremboursement de toutes les marques de paracétamol. Un contrepied inattendu, qu’il explique à L’Usine Nouvelle.
Christian Lajoux, le président France de Sanofi, entend bien convaincre l’autorité sanitaire (l’ANSM) de renoncer à son idée d’obliger les pharmaciens à fournir un générique en cas de prescription d’une marque de paracétamol. Pas question de sacrifier le fameux Doliprane, qui a rapporté 250 millions d’euros au premier groupe pharmaceutique français en 2013. Sanofi produit le Doliprane dans ses usines de Lisieux (Clavados) et Compiègne (Oise).
Sanofi indique étudier toutes les options. Et suggère même la possibilité d’un déremboursement du paracétamol. Etonnant, alors que son Doliprane était le cinquième médicament le plus remboursé en France en 2012 par la Sécurité Sociale, à hauteur de 276 millions d’euros ? "Je suis pas en train de demander un déremboursement brutal, mais je prône une vraie réflexion sur l’automédication maitrisée, précise Christian Lajoux. Cela veut dire en concertation avec les autorités de santé, les médecins et les associations de patients. A la différence de la France, le paracétamol n’est pas remboursé dans les autres pays européens. Devant une situation fermée, ce serait la moins mauvaise des solutions."
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La possibilité de fixer ses propres prix
L’automédication ne représente qu’un quart du marché du paracétamol en France. Le déremboursement conduirait sans conteste à une chute des ventes des différentes marques, même s’il offrirait à Sanofi la possibilité de fixer le prix de son choix… "Il y aurait un risque de perte de ventes pour Sanofi, mais on le prend. On peut envisager de négocier avec les autorités de santé dans un couloir de prix qui soit satisfaisant pour les patients", affirme Christian Lajoux. Pour le président France de Sanofi, l’enjeu est crucial : son entreprise partage aujourd'hui avec le laboratoire américain BMS, qui produit à Agen (lot-et-Garonne) les Efferalgan et Dafalgan, plus de 80% du marché du paracétamol en France, malgré la concurrence d’une quinzaine de génériqueurs (Teva, Mylan, etc.).
Gaëlle Fleitour
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