Deville en redressement judiciaire à Charleville-Mézières
En état de cessation de paiement, la société Deville basée à Charleville-Mézières (Ardennes) a été mise en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Sedan le 16 octobre.
Entrée en procédure de sauvegarde en février 2013 et ayant déjà obtenu deux sursis sous forme de poursuite d'activité, la société Deville, une vieille institution ardennaise dont l'origine remonte à 1846, a été placée en redressement judiciaire le 16 octobre par le tribunal de commerce de Sedan (Ardennes).
Implantée à Charleville-Mézières, spécialisée dans la fabrication d'appareils de chauffage à bois ou à granulés de bois (poêles, cheminées, foyers et inserts, fourneaux) et employant 120 salariés, Deville, passée dans le giron de la holding financière Birus en 2006, n'a toujours pas trouvé de partenaire financier ou de repreneur.
Diminution du chiffre d'affaires
Un recours rendu pourtant nécessaire au sauvetage d'une entreprise parasitée depuis plusieurs années par une structure et un endettement trop lourd. Alors que l'unité carolomacérienne commençait à remonter un peu la pente en renouvelant l'ensemble de sa gamme de produits, elle a, malheureusement, été "plombée" durant les cinq derniers mois par la défaillance de la société belge Nestor Martin à Couvin qui, en raison de difficultés, n'a pu lui fournir des pièces de fonte indispensable à la fabrication des produits "maison".
"Ces pièces entrant dans les trois-quarts de nos différents produits, cet imprévu nous a mis dans l'abîme au pire moment de l'exercice. Car 50 à 60 % de nos ventes s'effectuent entre juillet et novembre", explique le directeur de Deville, Henri de Quatrebarbes. Du coup, Deville s'est retrouvé en état de cessation de paiement.
"C'est pourquoi nous avons sollicité cette conversion devant la juridiction consulaire. L'objectif de cette demande est d'obtenir plus de latitudes pour arriver à faire entrer une entreprise dans notre capital. Il faut savoir que malgré un manque de livraisons à un moment crucial de l'exercice, on a réalisé en 2013 une excellente année commerciale. Mais ces aléas survenus au pire moment vont malheureusement générer une perte de notre chiffre d'affaires (19 millions d'euros en 2012), tout en nous empêchant de présenter un plan de continuation", précise le dirigeant.
D'ici février 2014 et sa prochaine convocation devant le tribunal de commerce, la banque Rotschild, missionnée pour se sortir Deville de l'ornière devra trouver la solution idoine pour sauvegarder l'outil de travail. Actuellement, les dirigeants n'évoquent pas la possibilité de recourir à un plan de sauvegarde de l'emploi mais les salariés craignent néanmoins des prolongements sociaux.
Pascal Remy
SUR LE MÊME SUJET
Deville en redressement judiciaire à Charleville-Mézières
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir