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Deux ans après Fukushima, la France cherche son modèle énergétique
Alors que les voisins européens ont déjà tranché sur leur politique énergétique de la décennie à venir, la France peine à donner une image de la France de l’énergie en 2025. La loi sur la programmation énergétique prévue au second semestre 2013 a cette ambition, à condition de sortir de la passion des débats.
Le 11 mars 2011, la centrale de Fukushima est ébranlée par un séisme, puis balayée par un tsunami. Par la suite, plusieurs réacteurs explosent. Ils répandent une contamination massive sur des milliers de kilomètres carrés. Dans la foulée, plusieurs pays revoient leur politique énergétique. L’Allemagne annonce sa sortie du nucléaire d’ici à 2022 et choisit de s’appuyer sur les énergies renouvelables, le gaz et le charbon. L’Italie renonce au retour du nucléaire et accentue l’effort sur le gaz, le biogaz et le photovoltaïque. L’Angleterre choisit de faire reposer son énergie sur deux jambes : l’éolien offshore et le nucléaire. Les Etats-Unis accueillent à bras ouvert la manne du gaz de schiste, et reporte sine die les grands programmes nucléaires et renouvelables.
Et la France ? Elle a joué de malchance en devant gérer ces questions énergétiques fondamentales - conséquences de Fukushima, gaz de schiste, financement des énergies des renouvelables,… - en pleine campagne présidentielle. Les débats ont souvent tourné au : "Plus vert que moi, tu meurs". Ainsi, la politique énergétique française est aujourd’hui un mélange de décisions prises dans l’urgence par le gouvernement Fillon, de promesses de campagne de François Hollande et des choix de la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho.
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La politique de l’Hexagone est sans équivalent chez ses voisins européens. Sur les renouvelables, le pays a annoncé une bonification des tarifs de rachats de l’électricité photovoltaïque (sous conditions de panneaux fabriqués en Europe), là où l’Allemagne, s’engage vers la fin des subventions. Sur le nucléaire, l’Allemagne, et peut-être la Suisse et la Belgique, ont décidé de sortir de l’atome, tandis que d’autres pays confirment leur engagement (Royaume-Uni, Finlande…). La France a choisi une position médiane de réduction du mix, tout en fermant une centrale (Fessenheim) et en achevant la construction d’un réacteur (Flamanville). Sur les ressources fossiles, le pays a adopté dans l’urgence une loi d’interdiction de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures de schiste. La Pologne l’a autorisée. L’Allemagne et le Royaume-Uni ont pris le temps de mener des études et des expérimentations avant de choisir leur politique. Le premier va autoriser la fracturation en sanctuarisant les zone sensibles sur le plan hydrique. Le second accepte la fracturation en mettant en place un système de surveillance, en particulier des phénomènes sismiques de surface.
Mais dans le cadre de débats moins passionnés, les gouvernements successifs ont su engager, à l’instar des voisins, des politiques énergétiques avec une vision à long terme : éolien offshore, hydroliennes, biogaz, géothermie, rénovation thermique… Sans revenir au Commissariat Général au Plan, la France a besoin de visibilité dans le cadre d’une politique énergétique globale et cohérente qui va au-delà du temps des mandats politiques. Le gouvernement Ayrault promet une loi de programmation sur la transition énergétique au second semestre 2013. Elle doit être bâtie au terme du débat sur la transition énergétique en cours. Cette ambitieuse organisation à l’échelle nationale pâtit d’un manque de cohérence et d’une quasi-absence de poids des scientifiques et des industriels. Gageons que les pouvoirs publics sauront en tirer des conclusions à même d’engager la France dans une politique énergétique de long terme.
Ludovic Dupin
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