Des robots UV pour désinfecter les salles propres
L'Américain Xenex lance en Europe sa gamme d'équipements LightStrike, des robots de désinfection basés sur une lumière UV xénon. Peaufinés dans les environnements hospitaliers et sans risque, ces appareils se veulent un complément à la désinfection manuelle.
Désinfecter une salle propre dans son intégralité, sans intervention humaine, un projet qui pourrait bien devenir réalité un jour. L'Américain Xenex, basé à San Antonio (Texas), s'attaque au marché de l'industrie pharmaceutique avec ses LightStrike Robots. Des équipements déjà lancés sur le marché européen (Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas, etc.) mais pas encore sur le marché français. Les robots LightStrike s'appuient sur l'émission d'une lumière UV au xénon pour détruire les germes présents dans l'environnement. « Nous produisons une lumière ultra-violet à haute énergie (UV-C) qui n'est pas naturellement présente sur Terre. Les bactéries, les virus et les autres microbes n'ont ainsi pas développé de défenses contre ce rayonnement », explique Mark Stibich, épidémiologiste et responsable scientifique de Xenex. Ce qui différencie les LightStrike Robots des autres appareils à ultraviolet utilisés depuis des années se trouve dans la source de leur émission : une lampe Xénon qui produit les UV-C. « La lumière pulsée UV-C du xénon émet un rayonnement UV entre 200 et 320 nm qui couvre entièrement le spectre germicide. Cette lumière pulsée est incroyablement intense et il en résulte que nos robots sont capables de tuer les organismes pathogènes dans des cycles de cinq minutes », détaille Mark Stibich. Concrètement, le rayonnement UV pénètre la membrane cellulaire des micro-organismes et affecte leur ADN, les rendant incapables de se reproduire ou de muter. Xenex annonce ainsi que son dispositif est capable de se mesurer aux germes dangereux comme Clostridium difficile, Candida auris, etc.
Xenex met également en avant la facilité d'utilisation de ses équipements, aisément transportables d'une pièce à l'autre et rapides à prendre en main par les opérateurs. « Les robots sont connectés à un portail sous forme de Cloud. On peut tracer où sont les robots, quelles pièces ont été traitées et combien de fois elles ont été traitées », précise Mark Stibich. Le rayonnement est par ailleurs inoffensif pour les équipements existants, contrairement aux ampoules à mercure utilisées auparavant pour produire les rayonnements UV. « Nous avons fait une série de tests très exigeants sur la compatibilité avec les matériaux », souligne Mark Stibich. L'équipement ne nécessite pas de temps de chauffage ou de refroidissement. Au démarrage d'un cycle de désinfection, la lampe au xénon est élevée depuis le corps du robot et elle redescend au bout de cinq minutes. Le robot est alors prêt pour être déplacé dans la pièce suivante. Si la technologie est prometteuse, elle n'est pas toute récente. Le premier équipement a été lancé sur le marché américain en 2011. Xenex annonce fournir quelque 450 hôpitaux aux États-Unis qui ont réalisé plus de 17 millions de cycles de désinfection. C'est forte de cette expérience que l'entreprise vise désormais le marché des salles propres de l'industrie pharmaceutique.
VOS INDICES
source
202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
De l'hôpital à l'industrie pharmaceutique
L'entreprise américaine a ainsi testé l'utilisation de son équipement dans des salles propres industrielles. « Nous avons mené, avec un laboratoire pharmaceutique, plus de 150 tests différents pour évaluer la capacité de notre robot à améliorer la décontamination en salle propre. Ces tests incluaient la capacité du robot à détruire de multiples organismes, mais ont aussi servi à évaluer le placement optimal du robot dans la salle propre, sa sécurité d'utilisation et son action en combinaison avec des désinfectants », détaille Mark Stibich. Des résultats qui ont convaincu un des plus grands laboratoires pharmaceutiques au monde à acheter et déployer les robots LightStrike pour décontaminer et désinfecter ses salles propres dans cinq de ses installations, en Europe et aux États-Unis. De ces tests, Xenex sa pu par ailleurs dégager un protocole d'utilisation en routine, validé pour être utilisé et transposé chez les industriels de la pharmacie intéressés par l'équipement. Sans vouloir totalement remplacer les autres formes de désinfection, le robot de Xenex se veut ainsi un complément pour maintenir l'environnement en salle propre. Xenex communique cependant sur une combinaison des deux méthodes pour un maximum d'efficacité. L'entreprise peut compter sur l'essor des salles propres, équipements indispensables pour assurer les productions à haute valeur ajoutée. « Il peut y avoir jusqu'à 40 ou 45 salles propres par site de production et chaque salle propre peut produire des millions de dollars de produits par jour. Si une salle propre est arrêtée à cause d'une contamination, l'impact est conséquent en termes de perte de revenus », remarque Mark Stibich. Facilement transportable, son équipement s'adressera ainsi prioritairement aux laboratoires disposant d'un parc de salles propres conséquent, pour lequel le suivi de la contamination et de la désinfection est particulièrement complexe. Le procédé développé par Xenex pourrait ainsi être aussi une des réponses à la résistance bactérienne, qui se développe face à l'utilisation de traitements chimiques conventionnels.