Des éoliennes sans pales
Une start-up espagnole, Vortex Bladeless, a inventé une éolienne sans pales, qui utilise l'oscillation du mât pour produire de l'énergie.
Quoiqu’elles soient un pilier de la transition énergétique, les éoliennes font l’objet de nombreuses critiques. Dans le rapport commandé par l’Ademe et dévoilé par Médiapart le 8 avril 2015, l’éolien participait à hauteur de 63 % à un scénario dans lequel la France serait alimentée à 100 % en électricité renouvelable en 2050. Mais d’autre part, les éoliennes sont critiquées pour leur impact sur l’environnement et le paysage, leur manque de retour sur investissement ou encore leur nuisance auprès des populations proches des implantations. Les pales dont elles sont pourvues en sont en partie responsables. En tournant, elles produisent de l’électricité, mais font aussi beaucoup de bruit et tuent les oiseaux.
Récupérer l'énergie des oscillations
Une start-up espagnole, Vortex Bladeless, a trouvé la solution pour exploiter l’énergie éolienne à grande échelle tout en se passant des pales. Les mâts suffisent. Plutôt que de générer de l’énergie à partir de la rotation des pales, l'éolienne produit grâce à la "vorticité", un effet aérodynamique à partir duquel sont formés des vortex, des tourbillons d’air. En architecture, les vortex peuvent entraîner l’oscillation de grandes structures, voire les détruire. Mais ils permettent aussi, en l'occurence, de créer de l’énergie. Les mâts fabriqués en composite de fibres de verre et de carbone sont conçus pour vibrer autant que possible. A leur base, deux anneaux magnétiques accentuent encore le mouvement d’oscillation. Quand le mât oscille dans une direction, les aimants le repoussent dans la direction opposée. L’énergie cinétique du mât est ensuite convertie en électricité.
Les créateurs de la start-up créée en 2010 avancent que les expériences réalisées sur des mâts d’environ 12,5 mètres peuvent ainsi récupérer 40 % de l’énergie du vent en conditions idéales, soit pour une vitesse d’environ 42 km/h. elle récupère 30 % de moins d’énergie qu’une éolienne classique. Elle se rattrape en étant plus facile à produire, près de 51 % moins chère, totalement silencieuse et inoffensive pour les oiseaux. Un premier produit pourrait être disponible pour la fin de l’année, destiné aux pays en développement, et doté de turbines de 100 watts.