Des enzymes pour extraire l'huile en phase aqueuse

Biolie développe son catalogue tout en proposant des prestations de services à partir de sa technologie d'extraction enzymatique. La jeune société affiche son objectif de passer à l'échelle de production début 2014.
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Des enzymes pour extraire l'huile en phase aqueuse
Les trois cofondateurs lors de la remise du prix Pierre Potier. De gauche à droite : Guillaume Ricochon, Lionel Muniglia, Nicolas Attenot.

Ni solvant, ni CO2 supercritique, ni micro-ondes, etc. La jeune société Biolie mise sur les enzymes pour l'extraction d'huiles et actifs d'origine végétale sur base aqueuse. « Notre technologie repose sur une unique étape de cracking végétal pour obtenir l'huile, la phase aqueuse, la phase solide (le tourteau), et les émulsions. La technologie a été développée avec la graine de colza et celle de tournesol. Depuis, nous avons testé une multitude de végétaux et parties de végétal : fruits, légumes, tiges, feuilles, racines, noyaux, etc. Notre technologie fonctionne pour un couple substrat/ produit. Nous travaillons sur les mélanges enzymatiques et leur optimisation en fonction du substrat », indique Nicolas Attenot, p-dg de Biolie. Cette association, la société propose de la développer à façon pour ses clients à partir de la technologie issue du Laboratoire d'Ingénierie des biomolécules (LIBio) de l'université de Lorraine. Elle a été développée par Lionel Muniglia, chercheur au sein du LIBio et cofondateur de Biolie. Ces travaux, débutés en 2003, ont fait l'objet de la thèse de Guillaume Ricochon, 3e cofondateur de Biolie, et ont ensuite donné lieu à un dépôt de brevet sur le procédé. Les deux chercheurs rencontrent alors Nicolas Attenot, ingénieur chimiste qui travaille au sein de l'Incubateur lorrain. Aujourd'hui, Nicolas Attenot, p-dg, et Guillaume Ricochon, directeur technique, sont salariés de Biolie tandis que Lionel Muniglia, directeur scientifique, poursuit ses recherches au LIBio. Les trois cofondateurs ont également embauché une ingénieure et une technicienne. Biolie compte ainsi quatre salariés et décline son business model autour de trois axes : les contrats de R&D, les contrats de production à façon et la vente d'huiles et actifs sur catalogue. « Nous pourrions licencier la technologie, uniquement pour des marchés à gros volumes comme l'agroalimentaire », indique Nicolas Attenot. Dans un premier temps, la société se concentre sur des marchés à plus fortes valeurs ajoutées comme l'industrie cosmétique, la nutraceutique et les compléments alimentaires. « Nous broyons le végétal le plus fin possible avant de le mettre dans une cuve avec les enzymes. Nous avons ensuite une étape de centrifugation. Les enzymes vont libérer les constituants en solution, ce qui permet d'avoir une huile et une phase aqueuse enrichies », détaille le dirigeant. L'équipe de Biolie a ainsi obtenu une huile de tournesol contenant « dix fois plus de polyphénols que par la méthode de pression ». De même, l'huile de noix extraite par Biolie est plus riche en vitamine E. Si la méthode de Biolie permet d'obtenir des huiles et actifs enrichis, elle reste néanmoins « plus chère que l'extraction par pression ou à l'hexane », note Nicolas Attenot qui ajoute : « Nous sommes très compétitifs par rapport aux techniques utilisant le CO2 supercritique, les micro-ondes, etc. ».

La société a débuté avec la signature de contrats de mise en œuvre de son procédé en fonction des demandes de ses clients dans ces domaines. Dès sa création en janvier 2012, Biolie offre des contrats de R&D sur la faisabilité et l'optimisation de l'extraction d'une phase à partir d'un végétal donné. « Nous avons commencé notre activité commerciale en septembre 2012. Aujourd'hui, nous avons des discussions avec de grands acteurs de la cosmétique. Notre politique est de mettre au point le procédé en fonction du couple substrat végétal/produit recherché. Si cela fonctionne, on proposera ensuite de réaliser la production », souligne Nicolas Attenot. Pour cela, la jeune société projette de se doter d'une ligne de production d'ici à la fin du premier trimestre 2014. « Aujourd'hui, dans notre laboratoire hébergé au LIBio, nous avons des capacités de 1 à 70 litres. Notre ligne de production nous donnera des capacités de 4 à 5 tonnes par semaine », indique le dirigeant. Pour passer à l'échelle de la production commerciale, Biolie prépare sa première levée de fonds, « de l'ordre de 250 000 euros », confie Nicolas Attenot qui précise être actuellement à la recherche d'investisseurs. Une levée de fonds envisagée alors que la société a enregistré un chiffre d'affaires dès la première année d'activité et prévoit de le porter à 200 000 - 250 000 euros pour 2013, sa première année pleine d'exercice. En 2014, le dirigeant de Biolie affiche son ambition : « Avoir entre cinq et dix contrats de production dans les domaines cosmétiques et nutraceutiques, continuer à développer la R&D pour nos clients, finaliser notre catalogue pour la fin 2014 et poursuivre nos projets de R&D en interne pour développer la technologie sur de nouveaux substrats ». La société poursuit ainsi son positionnement sur le secteur de l'extraction des huiles et actifs végétaux.

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