Des drones Predator dans l'armée française?
Au moment où l'ONU critique l'utilisation des drones, l'armée française cherche à en acheter à un constructeur américain. Les militaires français disposent actuellement de trois drones, baptisés Harfang. Mais ce programme a toujours été prévu comme une solution temporaire, en attendant un nouveau modèle en développement chez EADS: le Talarion. Ce projet a pris beaucoup de retard, Dassault et Thales ont alors proposé un drone concurrent: le SDM.
Il y a un mois, la DGA a conclu qu'aucun des deux projets n'était réalisable dans des délais raisonnables. Les coûts de développement (1,3 milliards d'euros puor le Talarion) sont devenus un sérieux problème avec la réduction des budgets militaires. Une autre piste était en réflexion depuis plusieurs mois: acheter des drones Predator, déjà opérationnels et disponibles rapidement. Le ministre de la Défense Hervé Morin a donc demandé à la Direction générale de l'armement (DGA) de prendre contact avec le fabricant du Predator, General Atomics.
Patriotisme économique ou réalisme industriel?
Cette possibilité inquiète le député Bernard Carayon (UMP), cité sur le blog Zone militaire. "L’acquisition par la France d’équipements militaires étrangers, à l’instar du drone américain Predator, constituerait un signe extrêmement inquiétant pour tous ceux qui, élus comme industriels, sont attachés à garantir nos capacités de recherche."
Le député PS Jean-Claude Violet, cité par les Echos, va dans le même sens avec d'autres arguments. "Soit on achète des Predator pour faire la soudure avec les Harfang, et alors maintenir deux flottes parallèles de petite quantité coûtera cher. Soit on achète des Predator dans une optique de long terme, et alors on court le risque d'un abandon de souveraineté nationale et européenne."
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