Des défis mondiaux pour le patron français du japonais Takeda
Premier étranger à prendre la tête de Takeda, le premier groupe pharmaceutique japonais, Christophe Weber devra l’aider à surmonter le mal de tous les grands laboratoires mondiaux : l’expiration des brevets de ses principaux médicaments.
Nomination peu commune, c’est un Français qui devrait prochainement prendre la direction de Takeda, le premier groupe pharmaceutique japonais qui figure parmi les 15 plus grands laboratoires mondiaux. Christophe Weber, 47 ans, occupait déjà un poste clé chez le concurrent anglais GSK : il était en charge de la division vaccins et membre du conseil exécutif. Sa connaissance du Japon, il la doit à ses années passées comme directeur régional de l’Asie Pacifique pour GSK de 2008 à 2011. Un poste qu’il a occupé après avoir été patron de la filiale française de GSK. Christophe Weber a suivi ses études de pharmacie à Lyon. Il a commencé sa carrière en Australie chez Rhône-Poulenc.
Accélérer la mondialisation du groupe
Si sa nomination comme PDG de Takeda fait tant de bruit, c’est que Christophe Weber serait le premier étranger à occuper cette fonction dans cette entreprise vieille de 230 ans basée à Osaka. Il rejoindra Takeda en tant que directeur de l’exploitation d’ici avril 2014. Mais sa candidature à la présidence doit encore être soumise à l’approbation de l’assemblée générale des actionnaires en juin prochain. Et les attentes du groupe japonais ne sont pas moindres. "Nous comptons beaucoup sur M. Weber pour améliorer et accélérer la mise en œuvre de stratégie mondiale de Takeda", a déclaré l’actuel PDG du groupe, Yasuchika Hasegawa, dans un communiqué.
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Comme tous les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux, Takeda est confronté à l’expiration des brevets de ses médicaments phares et de la concurrence des génériques. "Malgré la chute des ventes d’Actos (son antidiabétique phare, ndlr) aux États-Unis provoquée par l’entrée de son brevet dans le domaine public, le chiffre d’affaires devrait augmenter grâce à la hausse des ventes de Nesina (antidiabétique) et d’Azilva (hypertension) au Japon, de Dexilant (reflux gastro-oesophagien) et d’Uloric (hyper uricémie) aux États-Unis et de la montée des ventes sur les marchés émergents", estime malgré tout Takeda, qui prévoit une croissance de 7,9 % de son chiffre d’affaires entre avril 2013 et mars 2014, à 1 680 milliards de yens (12 milliards d’euros). Mais son bénéfice net devrait chuter de 27,6 %, à 95 milliards de yens (682 millions d’euros).
Gérer l’héritage des coûteuses acquisitions
Selon l’agence de notation Standard & Poor’s, la diversité du portefeuille de produits, grâce aux nombreuses acquisitions réalisées par Takeda (dont le coûteux achat du laboratoire suisse Nycomed pour 9,6 milliards d’euros en 2011, qui l’avait obligé à se restructurer lourdement) ces dernières années, et sa diversification géographique devraient néanmoins lui permettre de compenser le déclin des ventes et des profits. En France, Takeda avait malgré tout été contraint de supprimer 250 postes de visiteurs médicaux en 2012. En 2012-2013, il avait élevé de 5,7 % son bénéfice net, grâce à des rentrées d’argent exceptionnelles, tandis que le chiffre d’affaires augmentait de 3,2 %.
Gaëlle Fleitour
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