Des bioplastiques en quête de pédagogie
Comme la page 2 de ce numéro, notre dossier du supplément du mois de mai est consacré aux bioplastiques. Issus de ressources agricoles renouvelables telles que la canne à sucre, la pomme de terre ou le maïs, les bioplastiques ont la particularité d'être compostables. Et suscitent un réel engouement chez les industriels qui y voient un moyen de répondre aux attentes de leurs consommateurs soucieux d'environnement. Mais les choses ne sont pas si simples ; chimistes et transformateurs ont encore beaucoup de chemin à faire pour remplacer les plastiques issus du pétrole par ces nouvelles résines. Encore neuf, le sujet est, en outre, propice à tous les doutes. En témoigne un article du quotidien « Le Monde » du 14 mai pour le moins critique. Titré «Certains produits prétendument écologiques ne le sont pas », cet article, qui fait allusion d'une manière alambiquée à l'acide polylactique (PLA) de NatureWorks, s'indigne que l'entreprise ne dise pas que « son produit révolutionnaire est le fruit de bactéries génétiquement modifiées à qui on fait gober des tonnes de maïs américain ». Or, reposant sur un procédé de fermentation et de polymérisation, la fabrication du PLA s'appuie sur des technologies déjà utilisées pour la transformation de produits alimentaires. Les bactéries génétiquement modifiées existent et sont autorisées en France. Le maïs, d'origine américaine, contient bien des organismes génétiquement modifiés (OGM). Et il existe, par ailleurs, des familles de bioplastiques directement issus de bactéries comme les polyhydroxyalkanoates (PHA). OGM, biotechnologies, biomatériaux et écologie : il est urgent de clarifier le débat !