Derrière le rachat des taxis Slota, Hype ambitionne de construire un écosystème pour la mobilité hydrogène
La start-up française HysetCo, propriétaire de la première flotte de taxis hydrogène au monde (Hype), a annoncé le 19 janvier l'acquisition de l'opérateur de taxis Slota. Ce rachat, qui s'ancre dans une stratégie de long-terme, vise à structurer un écosystème complet pour la mobilité hydrogène à des fins professionnelles, comme l'avait dévoilé quelques plus tôt, Mathieu Gardies, le PDG de Hype, lors d'un événement dédié à la filière hydrogène.
La filière hydrogène débarquera-t-elle en France… en taxi ? C’est en tout cas l’ambition portée par la startup HysetCo, propriétaire de la flotte de 100 taxis à hydrogène parisiens Hype lancée en 2015. La société d’actifs a annoncé, mardi 19 janvier, avoir levé plus de 80 millions d’euros auprès de nouveaux partenaires financiers (RGreen Invest, Mirova, Raise Impact et Eiffel Investment) et du groupe Air Liquide, soutien de la première heure.
Ces fonds lui ont permis de racheter Slota, l’opérateur historique d’une flotte de 600 taxis parisiens. « Nous disposons maintenant des éléments nécessaires pour accélérer le passage à l’échelle [du projet Hype], en région parisienne et dans d’autres géographies », a commenté Mathieu Gardies, fondateur et PDG de Hype, dans un communiqué commun avec HysetCo.
Le marché des taxis pour démarrer
Cette acquisition représente une étape majeure pour HysetCo et Hype, qui cherchent à structurer un écosystème propice au déploiement de la mobilité hydrogène dans son ensemble. « La solution hydrogène s’est imposée dans le marché du transport de personnes dans milieu urbain (taxis et VTC). Il existe en effet une très forte demande de la part des responsables politiques pour que ce type de flottes, incontournables en milieu urbain, arrêtent de polluer », avait expliqué M. Gardies lors de l’événement Hydrogen business for climate connect, qui a rassemblé les acteurs de la filière les 13 et 14 janvier.
Contrairement aux véhicules à batteries, les voitures hydrogène n’imposent pas aux chauffeurs de cesser leur activité pendant une demi-heure ou une heure, temps moyen de recharge de la batterie. « On est sur une utilisation du véhicule et de l’écosystème qui est exactement la même que le véhicule thermique », a souligné le PDG de Hype.
Mais l’appétit des dirigeants de HysetCo et Hype dépasse le seul marché des taxis. « Nous démarrons avec ce premier marché, parce qu’on peut aller vite, parce que la demande est déjà là. Il nous facilitera ensuite l’émergence et la densification des autres usages comme le lourd, la logistique… », a détaillé Mathieu Gardies.
20 stations hydrogène d'ici 2024 sur la région parisienne
Car qui dit flotte de véhicules à hydrogène dit mise en place de stations. « Même avec les cinq véhicules de nos débuts, nous avions besoin d’une station », a indiqué M. Gardies, après avoir insisté sur l'importance du soutien de grands industriels comme le groupe Air Liquide, l'opérateur actuel des stations.
« Nous déployons la flotte et en même temps nous déployons les stations », a-t-il poursuivi. Quatre nouvelles stations seront ainsi installées au cours de l’année 2021 en Île-de-France, en plus des quatre déjà existantes (qui se situent à pont de l'Alma, aux aéroports d'Orly et de Roissy et à Loges-en-Josas, dans les Yvelines). « Et nous prévoyons, d’ici 2024, 16 stations supplémentaires, soit un total de 20 stations sur la région parisienne », a-t-il précisé.
Quintupler la capacité d'une station pour pour réduire les coûts
Outre ce maillage progressif, la taille unitaire des stations implantées augmente, dans l'optique de proposer des prix plus compétitifs. « Les stations que l’on déploie actuellement visent plutôt une tonne par jour de capacité, dépassant donc la barre des 200 kg, le standard de la grosse station version 2019/2020. Cela permet de baisser les coûts, de proposer de l’hydrogène à prix réduit, et donc de faciliter le déploiement de l’ensemble de la filière », a expliqué Mathieu Gardies.
Mais pour que l'objectif affiché (réduire la pollution de l'air) se concrétise, les moyens devront également porter sur le processus de production du carburant. « Aujourd’hui, la flotte des taxis Hype est alimentée par de l’hydrogène produit avec des hydrocarbures », a admis Pierre-Etienne Franc, vice-président d’Air Liquide, également présent à l’événement Hydrogen business for climate connect. « Mais nous capturons le CO2 émis lors de sa production », a-t-il tenu à souligner. « Nous visons bien une production locale d’hydrogène vert, mais je pense qu’il faut être pragmatique », a complété M. Gardies.
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