Dell récolte les premiers fruits de sa fusion avec EMC il y a un an, mais après ?
Un an après sa fusion avec EMC, Dell affiche la bonne forme avec des résultats flatteurs au premier semestre de son exercice fiscal 2017. Tant dans les PC que dans les équipements d’infrastructure, le nouveau groupe informatique américain semble gagner du terrain. Aux dépens de HP et de Lenovo. Mais son avenir à long terme soulève des interrogations.
C’est la fête chez Dell. Un an jour pour jour après la fusion à 67 milliards de dollars avec EMC, le groupe informatique américain affiche la bonne forme. Sur le premier semestre de son exercice fiscal clos le 4 août 2017, il enregistre un chiffre d’affaires de 37,1 milliards de dollars, en bond de 32% en glissement annuel. Le bénéfice d’exploitation atteint 2,7 milliards de dollars. En un an, l’endettement lié à l’acquisition d’EMC, a été réduit de 9,5 milliards de dollars à 25 milliards de dollars. Dell termine le premier semestre 2017 avec un matelas de trésorerie de 15,3 milliards de dollars.
VMware, vache à lait
Si la filiale VMware, qui édite des logiciels de construction et gestion de cloud, s’impose comme la nouvelle vache à lait du groupe avec 1 milliard de dollars de bénéficie d’exploitation (environ 40% de tous les bénéfices du groupe pour à peine 10% du chiffre d’affaires total), les deux autres activités – les PC et les équipements de datacenters – sont en nette progression.
Dans les PC, un marché en déclin ininterrompu depuis 2012, Dell se distingue par la progression du volume de ses livraisons pendant dix-huit trimestres consécutifs. Au deuxième trimestre 2017, il a porté sa part de marché à 15,6%, contre 14,7% un an auparavant selon Gartner. « Nous sommes troisième en volume derrière HP et Lenovo, mais premier en revenu devant HP et Lenovo et premier en profit devant Lenovo et HP », confie Stéphane Barberet, vice-président de Dell EMC responsable en France des grands comptes.
Remontée des prix des PC
Un résultat qui tient au fait que Dell est davantage présent en entreprises que dans le grand public. Les entreprises représentent près de 72% de ses ventes totales de PC au premier semestre fiscal 2017. « Sur ce segment de marché, la demande porte sur des machines plus performantes que dans le grand public et surtout plus sécurisées, ce qui tend à augmenter les prix et les marges », explique Stéphane Huet, vice-président de Dell EMC en charge du secteur public, des ETI et PME.
Dans les équipements de datacenters (serveurs, stockage de données et matériels de réseaux), le nouveau Dell bénéficie des synergies entre les offres de l’ancien Dell et d’EMC, et ce malgré un recouvrement de 15%. Le bénéficie d’exploitation dans ce segment d’activité a presque doublé à 753 millions de dollars mais reste inférieur à celui dans les PC (940 millions de dollars).
Guichet unique pour les entreprises
Stéphane Barberet attribue ce bilan à l’effet portefeuille de produits. « Nous sommes aujourd’hui le seul fournisseur global offrant un guichet unique pour tous les besoins des entreprises, depuis le poste de travail jusqu’aux équipements de datacenters, explique-t-il. C’est un facteur important de simplification et d’efficacité dans l’accompagnement des organisations dans leur transformation numérique. » Reste que Dell n’est pas le seul fournisseur à proposer un guichet unique. Le chinois Lenovo et le japonais Fujitsu revendiquent, eux aussi, ce rôle.
Dell semble profiter à plein de la scission en novembre 2015 de HP avec d’un côté HP Inc dans les PC et imprimantes, et de l’autre Hewlett Packard Enterprise dans les équipements de datacenters. « Quand HP a annoncé ce projet, Michael Dell a pris cela comme un cadeau du ciel », note Stéphane Barberet. Dell profite aussi des difficultés de Lenovo dans ses deux diversifications stratégiques, les mobiles et les serveurs. Une situation qui lui a fait perdre sa couronne dans les PC au deuxième trimestre 2017 au profit de HP.
Absence du cloud public
Ce beau bilan ne présage pas de l’avenir à moyen et long terme. Selon Gartner et IDC, les deux plus grandes activités de Dell – les PC et les équipements de datacenters – sont confrontées à des perspectives de marché plutôt moroses. Contrairement à IBM, le groupe a choisi de déserter le cloud public, un marché en explosion qui tend à cannibaliser les ventes d’équipements d’infrastructure aux entreprises. C’est un pari risqué. Sans compter la menace que représente l'irruption de nouveaux concurrents chinois à l'appétit d'ogre comme Huawei, ZTE ou Inspur.
SUR LE MÊME SUJET
Dell récolte les premiers fruits de sa fusion avec EMC il y a un an, mais après ?
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir