Dell rafle 54,5 millions d'euros pour sa nouvelle usine en Pologne
Après l'affaire Wipro en France (Chistian Estrosi, le ministre de l'Industrie, a récemment jugé « indigne » l'attitude des dirigeants de cette SSII indienne, en passe de fermer son site de Sophia Antipolis alors qu'elle a bénéficié d'une aide de 5 millions d'euros sur trois ans au titre du Crédit Impôt Recherche), la pertinence de certaines aides publiques aux entreprises se retrouve à nouveau sous le feu des projecteurs. En cause cette fois : le constructeur informatique Dell, qui a annoncé en début d'année la délocalisation vers la Pologne de son usine irlandaise de Limerick.
La Pologne et l'UE versent 69,2 millions d'euros
Petit rappel des faits. Le 19 septembre, la Commission européenne a annoncé qu'elle « avait approuvé une demande d'intervention du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) introduite par l'Irlande » afin de compenser l'impact social de la délocalisation pour les Irlandais. Montant de cette aide : 14,8 millions d'euros versés pour aider les 2 400 salariés licenciés à retrouver un emploi.
Le 24 septembre, la Commission a par ailleurs « autorisé, conformément aux règles du traité CE relatives aux aides d'État, une aide régionale de 54,5 millions [d'euros] que les autorités polonaises envisagent d’accorder à Dell Products Poland pour l'implantation d'une usine de fabrication à Lodz ». Après avoir émis des doutes quant à de possibles entraves à la concurrence, l'Union a finalement estimé que ce « projet d'investissement apportera une contribution importante au développement de la région de Lodz », une zone où le niveau le vie est, selon elle, « anormalement bas » et où 3 000 emplois devraient être créés.
L'Irlande enrage
A la veille du second référendum sur le traité de Lisbonne, le 2 octobre prochain, les Irlandais semblent pour le moins dubitatifs sur la pertinence des actions communautaires et sur le fardeau financier que certaines décisions représentent pour les contribuables. Dans un entretien accordé hier au Irish Times , Patricia McKenna, ex-députée européenne, fait notamment état d'une « gifle » pour les salariés irlandais. Le Financial Times britannique rappelle quant à lui que la Commission était déjà accusée de vouloir se racheter une crédibilité auprès des Irlandais avec son aide de 14,8 millions d'euros visant à aider les salariés licenciés.
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