Delair-Tech, leader français du drone, lève 13 millions d'euros
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TOULOUSE (Reuters) - L'entreprise toulousaine Delair-Tech, premier acteur du drone civil professionnel en France et un des leaders mondiaux du secteur, a annoncé vendredi une levée de fonds de 13 millions d'euros pour financer son développement à l'international.
Cette levée de fonds, "la plus importante qui ait eu lieu en Europe dans le domaine du drone professionnel", selon les dirigeants de la société, a été finalisée en février.
Créée en 2011 à Toulouse par quatre ingénieurs, Delair-Tech conçoit, produit et opère des mini-drones de longue endurance pour la surveillance de sites industriels ou naturels. La société a développé deux modèles capables de voler de deux à quatre heures sur des distances allant de 100 à 200 kilomètres, des performances "inédites sur le marché" selon ses concepteurs.
Ces appareils de longue portée sont utilisées pour l'observation d'infrastructures linéaires comme les oléoducs pour les compagnies pétrolières dont Total, les lignes électriques pour EDF, les gazoducs, les exploitations agricoles ou encore les réseaux routiers.
La PME, qui compte aussi parmi ses clients le groupe minier Glencore et Bolloré Africa Logistics, a signé en 2015 un contrat de plus de 400.000 euros avec la SNCF pour trois systèmes de drones dédiés à la maintenance et à la sûreté du réseau ferré.
Delair-Tech a développé en parallèle des services associés de traitement de l'image pour apporter une "information ciblée" à ses clients sur l'état de leurs installations.
Grâce aux fonds levés, la société va compléter son offre de traitement de données en l'élargissant aux images aériennes et satellitaires fournies par différents prestataires.
"PLANTER DES DRAPEAUX"
"Cet apport va nous permettre de développer notre stratégie de croissance et de structurer notre offre pour la déployer à l'échelle internationale. Nous voulons planter des drapeaux avant nos concurrents", a expliqué à Reuters Benjamin Benharrosh, directeur commercial et marketing de Delair-Tech.
En 2013, la société avait conclu une première levée de fonds de 3 millions d'euros et fait entrer à son capital la société de technologie Parrot et Andromede, holding de la famille Dubreuil.
Ce nouveau tour de table réunit Andromede, premier investisseur avec un apport de 7 millions d'euros et qui passe de 9,5% à 22% du capital de Delair-Tech, la BPI (1 million d'euros) et plusieurs business angels. A l'issue de cette opération les quatre fondateurs associés restent majoritaires.
Sur un marché en pleine croissance du fait des politiques de libéralisation en cours, notamment aux Etats-Unis, la PME toulousaine veut devenir un acteur de référence.
"Nous avons été les premiers au monde à avoir fait certifier nos drones pour des vols hors vue. Et aujourd’hui nous les seuls à proposer toute la chaîne de valeur, de la construction des drones au traitement des images. Sur un marché qui va très vite, nous devons conserver cette avance technologique et commerciale", ajoute Benjamin Benharrosh.
La "stratégie d'accélération" de Delair-Tech a démarré en janvier 2016 avec l'ouverture d'un bureau à Sydney. Déjà implantée à Paris, la société se dotera au mois de juin d'une filiale aux Etats-Unis pour se rapprocher de ses clients américains et canadiens.
La société, qui emploie 50 personnes et prévoit 35 recrutements d'ici la fin de l'année, a enregistré en 2015 un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros. Elle mise sur une croissance "à deux ou trois chiffres" et sur la fabrication de 300 à 500 aéronefs en 2016.
(Edité par Yves Clarisse)