Défaite politique pour le Rafale
C'est un coup dur pour Dassault. A la suite d'un appel d'offres controversé, le gouvernement coréen a annoncé ce matin avoir choisi l'avion américain F-15K au détriment du Rafale français.
Boeing, fabricant du F-15, empoche ainsi un contrat de 4,4 milliards de dollars. Les 40 chasseurs commandés par la Corée du Sud devront être livrés d'ici 2009.
Logiquement, Dassault reproche aux autorités coréennes d'avoir fait leur choix « uniquement pour des considérations politiques américano-coréennes ».
La défaite du Rafale, peu surprenante compte tenu des pressions de Washington sur Séoul, augure mal de la carrière commerciale à l'étranger du nouveau chasseur français.
Mais, elle n'empêche pas la Corée d'être une terre de mission privilégiée pour les entreprises françaises. L'assouplissement de la réglementation sur les investissements étrangers, le démantèlement des conglomérats industriels, les fameux « chaebols » ont dopé la présence française, comme le montre la reprise de l'activité automobile de Samsung par Renault ou le développement de Carrefour, qui exploite aujourd'hui 22 hypermarchés dans le pays.
Jean-Pierre GAUDARD