Déçu par la voiture électrique, Siemens lâche les bornes
Le conglomérat allemand Siemens a annoncé qu’il allait arrêter l’essentiel de son activité de bornes de recharge. En cause, un marché décevant, qui ne se développe pas suffisamment.
Les timides débuts de la voiture électrique ont déçu nombre d’industriels, dont Siemens. Le conglomérat allemand semble, en outre, ne pas croire en un essor prochain de l’électromobilité. Deux ans après avoir lancé en fanfare son offre de bornes de charges au salon de Francfort, Siemens lâche la majeure partie de cette activité. "Nous abandonnons les bornes de recharge […] Le marché des voitures électriques ne s’est pas autant développé qu’on l’espérait à l’origine", a déclaré un porte-parole du groupe à l’AFP, mardi 3 septembre.
Siemens tire les conclusions d’une demande plus que limitée de bornes de charge publiques. Le groupe conserve néanmoins son activité dans les bornes de charge à domicile, - un segment sur lequel se concentrent nombre d’électrotechniciens - et maintient sa R&D sur la recharge sans fil.
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Cette décision intervient dans un contexte de lourde restructuration pour Siemens, qui s’est engagé depuis près d’un an dans un vaste plan d’économie pour redresser ses marges. Un recentrage du portefeuille d’activités est en cours. Il avait été initié en octobre dernier avec l’abandon des activités dans le solaire. Après l’éviction du patron Peter Löscher pour cause de promesses non tenues envers les actionnaires, son successeur, Joe Kaeser a peut-être eu à cœur de montrer sa détermination en ajoutant les bornes à une liste déjà bien fournie d’activités à lâcher.
Défiance envers les objectifs européens
Reste que ce mouvement traduit aussi un manque de confiance dans la capacité de Bruxelles à stimuler l’essor de l’électromobilité. Le projet de directive européenne présenté en début d’année prévoit d’imposer des objectifs contraignants de déploiement de bornes de charge publiques aux Etats membres. Un total de 800 000 bornes doit ainsi être installé d’ici à 2020, selon Bruxelles. La promesse d’un marché juteux ! Siemens ne semble guère y croire. Il faut dire que le virage vert engagé par le groupe et symbolisé par sa sortie du nucléaire n’a pas forcément donné les résultats escomptés. Et notamment sur son propre sol : Siemens est loin d’avoir profité comme il l’espérait de la transition énergétique allemande.
Manuel Moragues
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