De nouveaux résultats scientifiques confirment la présence d'hydrogène naturel dans les Pyrénées
Lors d’un colloque scientifique sur l’hydrogène naturel organisé par la Société Géologique de France à Paris ce 28 juin 2021, les Pyrénées ont fait l'objet d'une session dédiée. Les résultats d'une nouvelle étude confirment la présence d'hydrogène dans le massif ainsi que le rôle des failles en profondeur.
Le colloque organisé par la Société Géologique de France (SGF) le 28 juin 2021 sur l’hydrogène naturel, a mis en avant les Pyrénées comme lieu de présence du gaz léger dans le sous-sol. Le massif montagneux présente toutes les caractéristiques propices à la formation, migration et stockage de cet hydrogène dit blanc qui suscite un intérêt de plus en plus marqué. Et pour cause : l'hydrogène ne serait pas seulement un vecteur énergétique mais aussi une source d'énergie primaire, à extraire du sous-sol.
« Nous avons la présence d’une roche source à moins de dix kilomètres dans des conditions de pression et de température parfaites pour la serpentinisation [transformation de certaines roches en contact avec l'eau produisant de l'hydrogène, ndlr], des failles en profondeur qui peuvent faire remonter les gaz et des zones salifères potentiellement capable de jouer le rôle de stockage, » explique Nicolas Lefeuvre, doctorant au CNRS et à l’Université Grenoble Alpes.
Les nouvelles observations présentées par Nicolas Lefeuvre lors du colloque confirment non seulement la présence d'hydrogène dans les Pyrénées mais aussi le rôle des failles. « Ce que nous avons apporté à ces connaissances préalables ce sont des tests à un mètre de profondeur permettant de mettre en avant le rôle des failles pour la remontée de fluides depuis les profondeurs. Ce qui corrobore les suggestions issues de données tomographique, sismiques, etc. plus anciennes. »
Des points chauds à plus de 1000 ppm correspondant aux failles en profondeur
Le doctorant a ciblé une zone de 7500 km2 situé dans l'ouest pyrénéen. « Nous avons trouvé des données issues de la littérature. Nous avons ressorti les données géologiques, géophysiques, gravimétriques, tomographiques, etc. » De plus, du méthane dit abiotique - issu d'hydrogène - avait été mesuré, laissant supposer la production d’hydrogène en profondeur. « Mis bout à bout, nous avons effectivement une zone intéressante. »
Avec un maillage de 10x10 km, ce ne sont pas moins de 1100 analyses de gaz qui ont été réalisées à un mètre de profondeur dans le sol. Des « points chauds » à de 1000 ppm (partie par millions) d’hydrogène ont été notamment remontés au niveau du bassin de Mauléon, qui correspondent parfaitement aux failles à partir desquelles le gaz peut facilement remonter à la surface.
Mais Nicolas tempère : « cependant il est important de faire attention à un certain nombre de choses, nous devons effectuer des études complémentaires avant de pouvoir écarter une source biologique importante pour cet hydrogène. Nous sommes aussi en train de réaliser des analyses de gaz afin de confirmer l’origine profonde de cet hydrogène. » Tout cela pour s'assurer que l'hydrogène est bien issu de la serpentinisation et pas d'un autre mécanisme.
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