Dassault Systèmes rachète l'activité PLM d'IBM
« C'est le bon moment », a lancé ce matin Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, en présentant lors d'une conférence téléphonique le rachat par son groupe de la division PLM d'IBM, créée en 1982 et exclusivement spécialisée dans la commercialisation et le support des solutions Dassault Systèmes auprès des grands comptes. Deux ans après la reprise en main de la gestion de son réseau de vente indirecte auprès des PME et des PMI (jusqu'alors aussi piloté par son partenaire Big Blue), l'éditeur, qui s'apprête à publier jeudi ses résultats du troisième trimestre, va acquérir la totalité des forces de vente d'IBM dans le PLM.
Pourquoi est-ce le bon moment ? « Dassault Systèmes a créé une suite d'outils de gestion du cycle de vie intégrée », fanfaronne Bernard Charlès. « Il est donc logique de créer aussi une force de ventes très intégrée », explique-t-il. Laurent Couillard, président des ventes indirectes de l'éditeur en Europe, n'est pas moins optimiste. « IBM s'occupait historiquement surtout de la vente de solutions de CAO Catia et Enovia, et un petit peu de MatrixOne, confie-t-il. Le rachat va nous permettre de donner aux clients une vision beaucoup plus globale et claire de toute l'offre de Dassault Systèmes ».
700 collaborateurs et 1 000 clients
La transaction, d'un montant de 600 millions de dollars (soit 400,2 millions d'euros), devrait être finalisée d'ici le deuxième trimestre 2010. A cette date, les 700 collaborateurs d'IBM PLM – dont 50% sont basés en Europe et 30% aux Etats-Unis - rejoindront les entités locales de Dassault Systèmes. Les commerciaux, les administratifs et les équipes de support de premier niveau seront rattachés à la division « Business Transformation » de Dassault Systèmes, en charge de la vente directe de ses solutions, signale Laurent Couillard, en précisant que Dassault Systèmes dispose aussi de deux réseaux de vente indirecte pour sa filiale Solidworks (Professional Solutions) et pour ses logiciels de PLM (PLM Value Selling).
D'un point de vue financier, l'acquisition devrait avoir un impact positif sur les revenus et les marges de Dassault Systèmes, martèle Bernard Charlès, évaluant à 400 millions de dollars le chiffre d'affaires généré par IBM avec cette activité sur les neuf premiers mois de l'année.
Partenariat renforcé
Mais il ne faut pas y voir un divorce entre IBM et Dassault Systèmes, qui sont « partenaires depuis 28 ans », prévient Bernard Charlès, à l'attention de ceux qui pourraient percevoir cet accord comme le résultat de frictions liées aux alliances conclues par IBM avec PTC et Siemens PLM (les deux grands concurrents de Dassault Systèmes). Au contraire. Le nouvel accord est assorti d'un partenariat renforcé avec IBM sur six points clés : les services, le cloud computing, le middleware (les intergiciels), le financement, le matériel et la distribution. « Dassault Systèmes accède au plus haut niveau de certification d'IBM » (Global Alliance Partner), conclut Laurent Couillard. « Seule une dizaine de partenaires ont atteint ce niveau de certification. Et parmi eux, il n'y a aucun de nos concurrents ».
Christophe Dutheil
A lire aussi :
Intelligence collective : Dassault Systèmes se rapproche de Bluekiwi Software
Dassault Systèmes rachète l'activité PLM d'IBM
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir