Dassault négocie pour un contrat de 90 Rafale "make in India"

L'avionneur mise sur un contrat additionnel de 90 Rafale avec l’Inde en plus de l’achat de 36 appareil déjà prévu. Un optimisme toutefois douché par le retard de plus de deux ans de son avion d’affaires, le Falcon 5X, suite aux difficultés rencontrées par son motoriste Safran.
 
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Deux Rafale de l'armée de l'Air française - Crédits : Pierre Monnier

Les 48 Rafale vendus à l’Egypte et au Qatar ont boosté les résultats 2015 de Dassault Aviation. L’avionneur a annoncé un bénéfice net de 482 millions d’euros, en hausse de plus de 20%, pour un chiffre d’affaires de 4,2 milliards. Cela correspond à la livraison de huit Rafale et de 55 avions d’affaires Falcon.

Le groupe a également bénéficié des bons résultats du groupe Thales, dont il est actionnaire à hauteur de 25%. Cette participation a dopé son résultat net ajusté à hauteur de 189 millions d'euros.

Côté Rafale, l’avionneur est toujours aussi enthousiaste. Alors qu’il estime très proche la signature du contrat pour 36 appareils en Inde, le PDG Eric Trappier a évoqué de manière très ouverte des discussions pour une commande additionnelle de 90 Rafale.

Le dispositif industriel serait même déjà à l’étude. "Aujourd’hui, il y a la négociation de prix pour les 36 premiers appareils mais le principal de notre action c’est de préparer une commande de 90 appareils supplémentaires", explique le dirigeant. Le dispositif industriel associé à un tel contrat serait déjà bien avancé. "Nous essayons de faire un véritable partenariat avec les industriels indiens pour mettre en place une politique de « Make in India ». Au-delà des offsets classiques, Dassault Aviation s’installerait en Inde avec nos partenaires Safran, Thales et une partie de nos sous-traitants. Nous cherchons des partenaires indiens pour fabriquer en Inde", précise le Pdg.

Selon lui, les données ont changé par rapport aux conditions du contrat de 2012 qui portait sur 126 appareils et qui n’avait finalement jamais abouti. Cette fois-ci, l’avionneur français serait prêt à endosser la responsabilité des avions produits sur le sol indien dans la mesure où il a la possibilité de choisir ses sous-traitants.

Convertir les clients du Mirage 2000 au Rafale

Le groupe indique avoir déjà doublé la production du Rafale à deux appareils par mois. Pour cela, il a réalisé des investissements industriels dans ses principales usines de l’Hexagone. Eric Trappier conditionne l’augmentation des cadences de production à trois Rafale par mois à la signature de deux nouveaux contrats à l’export.

A lire aussi notre dossier Rafale à l'export

Dassault Aviation souligne être en discussion avec d’autres pays, en priorité les possesseurs de Mirage 2000. "Nous avons poursuivi le soutien des flottes de Mirage 2000 un peu partout dans le monde. Les deux premiers contrats Rafale à l’export sont des utilisateurs du Mirage 2000. Nous espérons que d’autres clients de l'appareil passeront un jour au Rafale", explique Eric Trappier.

Les discussions vont bon train avec ces pays et notamment les Emirats arabes unis (EAU) dont les appareils sont actifs au Yemen. Des discussions sont également en cours avec la Malaisie, la Belgique, la Suisse, le Canada….

Les retards du Falcon 5X: "le pire de nos cauchemars"

Par contre, c’est la soupe à la grimace du côté de la gamme d’aviation d’affaires. De fait, la reprise n’est pas au rendez-vous. Le groupe n’a décroché que 45 commandes en 2015, loin des 90 appareils vendus l’année précédente. "Le chiffre est décevant. L’année a été difficile", reconnait le patron de Dassault Aviation. Deux phénomènes pénalisent le fabricant de Falcon. D’une part, les fabricants nord-américains comme Gulfstream et Bombardier baissent quand ils ne cassent pas les prix, d’autre part, les pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine…) n’enregistrent pas la croissance économique escomptée et ralentissent leur rythme d’acquisition. Mais surtout, l’avionneur a reconnu un retard de plus de deux ans pour son nouvel avion d’affaires le Falcon 5X.

En cause, les difficultés de Safran pour mettre au point le moteur de l’appareil. "La réalité dépasse le pire de nos cauchemars. Nous sommes en discussion avec Safran sur les compensations pour couvrir nos surcoûts et accompagner nos clients qui nous restent fidèles", a reconnu Eric Trappier. L'avionneur a été contraint de geler la production dans ses usines comme dans celles de ses partenaires.

Dans ce contexte mitigé, l'accroissement de la production liée aux contrats Rafale amortit les baisses de livraisons des avions d'affaires. Des aléas qui n'ont pas empêché l'avionneur d'embaucher environ 250 salariés l’an dernier.

Hassan Meddah

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