«La direction». A y regarder de près, le surnom donné à Daniel Rivière dans la pratique de son sport favori, l'aviron - c'est lui qui imprime le rythme à ses coéquipiers - colle tout aussi bien à ses activités professionnelles. A 56 ans, il vient de prendre la barre du fabricant de scooters français
Peugeot Motocycles.
Une filiale de
PSA Peugeot
Citroën où il va, à nouveau, chercher à imprimer son tempo. Le nouveau P-DG vient de passer sept ans chez PCI (ingénierie et biens d'équipement pour l'automobile). «PCI a été créé à partir de plusieurs bureaux ?méthodes? de PSA. J'ai contribué à y insuffler un véritable esprit d'entreprise. »
Il a notamment dû y gérer un plan social. «C'est un homme franc et direct qui n'envoie pas ce qu'il a à dire par la poste. Mais il sait aussi se montrer humain. Il a imposé à l'encadrement de prendre conscience de toutes les conséquences humaines de cette épreuve pour les salariés », témoigne Damien Poyard, directeur commercial dans le domaine usinage chez PCI.
Avant PCI, Daniel Rivière avait déjà mérité son surnom. A la Samm (équipement pour l'aéronautique et la défense), une autre filiale de PSA, il imprime sa marque durant dix ans en parvenant à repositionner l'entreprise sur l'aéronautique.
Résultat: elle gagne des contrats (A330, A340) face à un concurrent,
Thomson Lucas, qu'il connaît bien pour avoir dirigé et redressé plusieurs de ses filiales (Auxilec, Bronzavia et Ragonot). Sa passion pour la mécanique, Daniel Rivière l'acquiert dès la sortie de Centrale Paris. Un Master of Sciences en génie civil dans le Wisconsin (
Etats-Unis) lui donnera le goût des «belles américaines» et l'amènera à épouser une Floridienne avec laquelle il a quatre filles. Puis il entre au bureau d'études de la
Snecma, au service ?industrialisation moteur?.
«C'est là que j'ai découvert toutes les techniques de mécanique de pointe. J'étais devenu incollable sur le taillage d'engrenages », se souvient l'ingénieur avec enthousiasme. Fraîchement arrivé dans un secteur qu'il connaît mal, Daniel Rivière a déjà quelques idées sur la façon dont il va imprimer sa cadence. «Comme tout patron, ma mission sera d'améliorer la croissance et la rentabilité de l'entreprise. Les cartons sont remplis de nouveaux produits. Nous allons poursuivre notre développement commercial en
Italie, en
Allemagne et en Espagne. Voire un peu plus loin que l'Europe.» Autre chantier prioritaire: trouver un club d'aviron à proximité de son nouveau bureau, dans le Doubs.
Pierre-Yves Bocquet