Covid-19 : Medincell confirme l’innocuité de l’ivermectine sur des traitements au long cours
Si l'efficacité de l'antiparasitaire n'est à ce jour pas prouvée contre le Covid-19, la biotech montpelliéraine poursuit son évaluation et vise des débouchés en traitement du coronavirus et du paludisme.
La biotech montpellieraine MedinCell a communiqué sur une nouvelle étude concernant l’ivermectine. Si l’étude ne permet pas d’avancer sur la question de l’efficacité de l’antiparasitaire contre le Covid-19, elle démontre l’innocuité d’une prise quotidienne d’ivermectine sous forme orale, jusqu’à une dose de 100 µg par kg et par jour, pendant un mois.
« Faire la preuve de l’innocuité de l’ivermectine en administration régulière quotidienne, sur une longue période, était une étape incontournable pour nos programmes ivermectine, en particulier mdc-TTG dans le Covid-19 », précise Joël Richard, directeur du développement de MedinCell.
VOS INDICES
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262 -0.38
Juin 2022
PVC
Base 100 en décembre 2014
96.6 -0.1
Juin 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
189.1 +2.33
Juin 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Alors que de nombreuses molécules sont testées en traitement des formes graves, la biotech se distingue par sa stratégie d’approche préventive de la maladie. « La pandémie s’installe dans la durée et la vaccination pourrait ne pas suffire. Le corpus de données cliniques et de connaissances scientifiques soutenant l'efficacité de l'ivermectine à dose thérapeutique contre le Covid-19, notamment en prophylaxie, continue à s’enrichir », souligne Christophe Douat, président du Directoire de MedinCell.
Un dépôt sous la peau pour une libération prolongée
MedinCell souhaite s’appuyer sur sa technologie BEPO qui permet d’injecter sous la peau un dépôt de petite taille qui va ensuite libérer de l’ivermectine de façon prolongée. L’objectif est d’offrir une protection de plusieurs mois contre le Covid-19, avec un médicament prêt dès 2022.
« Notre traitement, basé sur une molécule largement connue, qui devrait se conserver à température ambiante (…), pourrait occuper une place de choix dans l’arsenal anti-Covid », projette Christophe Douat.
Un objectif encore lointain tant de nombreuses molécules ont pu décevoir par le passé. Et l’ivermectine, antiparasitaire utilisé de longue date, suscite un intérêt qui n’est pas sans rappeler l’engouement pour l’hydroxychloroquine.
Un produit dont l’efficacité reste encore à prouver
Fin mars, faute de données d’efficacité suffisamment étayées, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tempéré les espoirs et a recommandé de n’utiliser l’ivermectine, en traitement du Covid-19, que dans le cadre d’essais cliniques.
Conscient de l’attente suscitée par ses recherches, MedinCell avance ainsi entre ambition et prudence sur ce projet encore loin d’être sur le marché. Soucieux de sa réputation et en préambule à son annonce, la biotech tient à défendre la solidité de ses programmes « développés en accord avec les standards éthiques les plus élevés et sur la base de principes scientifiques robustes ».
En cas d’échec du programme clinique de l'ivermectine sur le Covid-19, MedinCell pourrait se consoler avec des débouchés dans le traitement du paludisme. Depuis mars 2020, MedinCell a signé un partenariat avec l’agence de santé internationale Unitaid pour développer l’ivermectine à longue durée d’action sur cette indication.
Basée à Jacou, près de Montpellier (Hérault), MedinCell développe un modèle d’affaires basé sur l’utilisation de médicaments déjà sur le marché sous une forme injectable et à longue durée d’action. La biotech est ainsi positionnée sur des aires thérapeutiques variées allant de la contraception au traitement de la schizophrénie, son programme le plus avancé, actuellement dans un essai clinique de phase III.