Covid-19 : Le taux d'efficacité du vaccin de Curevac plombé par l'émergence des variants
Le candidat-vaccin à ARNm de la biotech ne s’avère efficace qu’à 47 % contre le Covid-19. L’émergence de nombreux variants pourrait expliquer pourquoi, malgré une technologie équivalente, cet actif présente une efficacité plus faible que celle de ses concurrents.
Alors que les vaccins à ARNm contre le Covid-19 de Moderna et de Pfizer/BioNTech affichent des efficacités moyennes aux alentours des 90 % contre le Covid-19, c’est une déception pour CureVac.
La biotech allemande a dévoilé les résultats de phase Ib/III de son candidat-vaccin à ARNm contre le Covid-19, le CVnCoV. L’actif a démontré une efficacité moyenne de 47 %, une valeur bien en deçà de celle de ses concurrents qui utilisent la même technologie.
VOS INDICES
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202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
L’essai, mené sur environ 40 000 participants en Europe et en Amérique latine, n’a donc pas atteint son critère d’évaluation principal. Le Data Safety monitoring board (DSMB) a tout de même confirmé un profil de sécurité favorable pour le CVnCoV.
Treize variants détectés dans l'étude
CureVac attribue ce résultat d’efficacité, plus faible qu’espéré, à la circulation de 13 variants de la souche originelle du SARS-CoV-2. Sur les 134 cas de Covid-19 qui ont été évalués dans cette analyse intermédiaire, 124 ont été séquencés pour identifier le variant à l'origine de l'infection.
Et d’après la biotech, sur ces cas analysés, un seul cas était attribuable à la souche originelle du SARS-CoV-2 et plus de la moitié des cas, à savoir 57 %, étaient causés par des variants dits préoccupants.
À défaut d’obtenir un résultat d’efficacité élevé, ces résultats d’essais cliniques posent tout de même la question de l’efficacité des vaccins sur le long terme, face à la multiplication des variants, comme l’a indiqué Franz-Werner Haas, le p-dg de CureVac : « Alors que nous espérions un résultat intermédiaire plus solide, nous reconnaissons qu'il est difficile de démontrer une efficacité élevée dans cette grande diversité sans précédent de variants. (…) L’environnement riche en variants souligne l'importance de développer des vaccins de nouvelle génération, alors que de nouveaux variants viraux continuent d'émerger ».
Les essais cliniques des vaccins de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac se sont en effet déroulés selon un calendrier différent. Alors que les deux premiers conduisaient les phases III de leurs actifs en juillet 2020, CureVac a lancé son étude de phase III en décembre 2020, période à laquelle l’émergence des premiers variants de SARS-CoV-2 devenait problématique.
Plus de 200 millions de doses commandées par l’Europe
Dès le mois de novembre 2020, l’Europe, qui désormais privilégie les vaccins à ARNm pour sa campagne de vaccination, a précommandé 225 millions de doses, avec une option pour 180 millions de doses supplémentaires du CVnCoV. Cette commande ne sera toutefois effective qu’en cas d’approbation du vaccin, approbation qui semble pour le moment compromise d'après ces résultats d’efficacité.
Le p-dg de CureVac se veut toutefois optimiste concernant son actif : « Alors que nous continuons vers l'analyse finale avec un minimum de 80 cas supplémentaires, l'efficacité globale du vaccin peut changer », a-t-il précisé. Franz-Werner Haas a également indiqué, dans une interview accordée au New York Times, qu’une demande d’autorisation en Europe était toujours d’actualité.