Covid-19 : La HAS recommande finalement le vaccin d’AstraZeneca pour les plus de 65 ans
L'autorité a revu sa position initiale, en s'appuyant sur de nouvelles études menées au Royaume-Uni. Explications.
La Haute Autorité de santé (HAS) a revu sa recommandation initiale. Autorisé début février mais pas recommandé pour les plus de 65 ans, faute de preuves suffisantes d’efficacité, le vaccin d’AstraZeneca est désormais recommandé pour cette population. Une évolution de l’agence qui s’explique par la mise à disposition de nouvelles études cliniques.
« Les données cliniques n’étaient pas suffisantes pour les plus de 65 ans et nous étions en attente des études de phase III pour lesquelles nous n’avons pas encore les résultats. Ces nouvelles études observationnelles nous permettent cependant d’étendre notre recommandation aux personnes de plus de 65 ans », explique Dominique Le Guludec, présidente du collège de la HAS.
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Une efficacité dès la première dose
Ces deux études observationnelles ont été menées en Écosse et en Angleterre, deux pays qui ont commencé leur campagne avec le vaccin d’AstraZeneca dès le début de l’année. Elles n'ont pour l'heure pas encore été revues par des pairs, mais sont disponibles en preprint. Elles apportent des données cruciales sur l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca.
« On peut dire que cette vaccination a eu un impact significatif sur le risque d’hospitalisation avec un taux de protection qui commence une dizaine de jours après la première dose et qui augmente pour atteindre un pic d'efficacité aux alentours de 30 jours, de l’ordre ou supérieur à 80 % pour la prévention des formes symptomatiques chez les personnes âgées », résume Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations à la HAS.
Dans le détail, l'étude écossaise (disponible en téléchargement) montre une efficacité de 79 % pour les 65-79 ans et 81 % pour les plus de 80 ans, dans une fourchette de 28 à 34 jours après la première injection. Si l'étude concerne à la fois le vaccin de Pfizer/Biontech et d'AstraZeneca, ce dernier a été majoritairement administré chez les personnes de plus de 65 ans.
Le vaccin d’AstraZeneca permet ainsi une protection dès la première dose, en diminuant le risque de développer des formes symptomatiques et des formes sévères de Covid-19, y compris chez les personnes âgées. Si cette efficacité est inférieure aux résultats affichés sur le schéma à deux doses des vaccins à ARNm de Moderna et de Pfizer, de l'ordre de 95 %, elle est cependant significative, à l'heure où les hôpitaux français sont à nouveau en tension.
Autre bonne nouvelle, ces études ont été réalisées dans des pays où le variant anglais représente la majorité des cas. Les résultats semblent ainsi confirmer l’efficacité du vaccin contre cette mutation du coronavirus.
Plus facile à administrer et à transporter que les vaccins à ARNm, cette recommandation pourrait donner un coup d'accélérateur à la campagne de vaccination en France. « Cette nouvelle recommandation va augmenter la vaccination pour les personnes entre 65 et 74 ans qui se trouvaient pour l’heure en attente », estime Dominique Le Guludec.
Malgré une efficacité dès la première dose, l'administration d'une seconde dose pour le vaccin d'AstraZeneca reste le schéma recommandé avec une deuxième injection effectuée à 12 semaines. Au-delà du vaccin d'AstraZeneca, d'autres chantiers restent en cours sur le front de la vaccination. « Nos équipes travaillent sur le vaccin de Janssen et nous attendons des données sur la transmission du Covid-19 pour les personnes vaccinées ainsi que des données sur la place des vaccins en fonction des différents variants », précise Dominique Le Guludec.
De nouvelles comorbidités à risque identifiées
La HAS a par ailleurs mis à jour la liste des comorbidités augmentant le risque de développer une forme grave de la maladie. Ce critère doit servir à prioriser les personnes de plus de 65 ans qui auront dans un premier temps accès au vaccin.
Si l'autorité rappelle que l’âge reste le facteur de risque majeur, la HAS ajoute à la liste des comorbidités à risque : les maladies hépatiques chroniques (en particulier la cirrhose), les troubles psychiatriques, la démence et les antécédents d’accident vasculaire cérébral.
Dans une première revue des comorbidités à risque se trouvait le diabète, l’obésité, la BPCO et l’insuffisance respiratoire, l’insuffisance cardiaque et l’hypertension artérielle compliquée ainsi que les personnes atteintes de cancer.