[Covid-19] Comment l’IoT de la start-up Koovea va sécuriser la distribution des vaccins
Alors que les autorisations de mise sur le marché des vaccins contre le covid-19 doivent être accordées prochainement, les moyens logistiques s’organisent pour préparer la distribution les doses. Les objets connectés de la start-up Koovea sont mis à contribution pour assurer le respect de la chaîne de froid et garantir l’efficacité des vaccins.
Depuis l’annonce de l’arrivée prochaine des vaccins anti-covid-19, le carnet de commande de la société montpelliéraine Koovea ne désemplit plus. « Nous avons un chiffre d’affaires prévisionnel pour 2 millions d’euros qui est aujourd’hui presque atteint », se réjouit Adrien Content, co-fondateur de cette jeune pousse qui visait, en 2018, un CA d’1 million d’euros en 2020.
Sa technologie ? Un équipement connecté et intelligent capable d’assurer une parfaite traçabilité de la chaîne du froid des produits sensibles. Un dispositif qui intéresse aussi les distributeurs de l’agro-alimentaire que les laboratoires et les entreprises des biotechs, soucieuses de transporter échantillons biologiques et vaccins dans des conditions optimales. Le médical représente aujourd’hui le plus gros de l’activité de la start-up dont la solution a été retenue en 2019 pour surveiller le transport d’un vaccin expérimental pour lutter contre la 10ème épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo.
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Garantir l'efficacité des vaccins
Avec le défi logistique que représente l’arrivée et la distribution des 90 millions de doses des vaccins anti-covid-19 – toujours en cours d’évaluation - précommandées par l’Etat français, Koovea est aujourd’hui sollicité pour contrôler la chaîne du froid de ces produits. Celle-ci est essentielle car le non-respect des conditions de conservation peut réduire l’efficacité du vaccin et amplifier certains effets secondaires. La start-up a réalisé ces derniers mois plusieurs tests de transports avec des distributeurs de vaccins et des hôpitaux.
« Le transport des vaccins nouveaux et expérimentaux est particulièrement surveillé. Les vaccins possèdent souvent une certaine tolérance en cas de rupture de la chaîne du froid que l’on peut spécifier dans un cahier des charges. Mais dans le cas de produits nouveaux, ces connaissances sont manquantes » explique Adrien Content. « Les laboratoires veulent donc s’assurer que leur produits se trouvent dans des conditions optimales d’un bout à l’autre de leur transport ».
Une surveillance de tous les instants
Pour permettre cette surveillance, la solution de Koovea repose sur trois briques technologiques : un capteur placé au plus près des produits, un hub qui collecte les données pour les stocker dans un cloud et enfin une application - mobile ou tablette - qui permet d’avoir un suivi en temps réel de la température.
Le capteur, baptisé K-Tag, possède approximativement les dimensions d’une carte de crédit et se glisse en temps normal avec les doses de vaccins dans l’armoire réfrigérée qui assure leur transport. Ce capteur possède une autonomie d’environ 5 ans et transmet les informations directement via le protocole bluetooth low energy (BLE) 5.0. Sa portée est de 500 mètres.
« Le transporteur ou la personne qui réceptionne le chargement peut directement se connecter au capteur via bluetooth pour vérifier la température des doses de vaccins », explique Adrien Content. En cas d’anomalie lors d’un relevé de température, une alerte est envoyée automatiquement au transporteur.
Le deuxième module de l’équipement consiste en un routeur, connecté via les réseaux de téléphonie 2G, 3G et 4G, qui collecte les informations des K-Tag environnants. Les données sont ensuite stockées dans un cloud. Koovea a mis au point un protocole multi-opérateurs, qui lui permet de fonctionner à l’échelle mondiale. Ce boîtier, dénommé K-Hub, intègre également un certain nombre d’algorithmes qui lui permettent de stocker les données en mémoire si un réseau n’est pas disponible, pour les restituer par la suite.Ce boitier possède une autonomie de plusieurs semaines, mais il se connecte facilement via USB pour être rechargé.
Enfin, l’application mise au point par Koovea permet de restituer simplement les différentes mesures effectuées lors du transport sur un appareil nomade de type smartphone ou tablette.
Un équipement qui s’adapte aux températures extrêmes
La difficulté posée par les vaccins à ARN messager de Pfizer/BioNtech et Moderna est le niveau de froid nécessaire à leur conservation. « Les vaccins traditionnels se transportent généralement à des températures comprises entre 2 et 8°C. Ce nouveau type de vaccin nécessite une conservation entre -20° pour le vaccin de Moderna et -70°C pour celui de Pfizer », souligne Adrien Content. « Pour atteindre ces températures, les camions réfrigérés ne suffisent plus et il faut utiliser soit de l’azote liquide, soit de la neige carbonique. »
Si le capteur classique de Koovea est capable de fonctionner jusqu’à -40°C – et peut donc être utilisé pour la surveillance du vaccin de Moderna – la surveillance de températures plus basses nécessitera un autre capteur, le K-Tag Wide. Le capteur ne pouvant être mis en contact avec un milieu aussi froid, la mesure est déportée au moyen d’une sonde filaire. Le boitier du capteur est un peu plus large pour intégrer l’électronique supplémentaire.
« Le boîtier est situé à l’extérieur du conteneur réfrigéré, tandis que la sonde est placée à l’intérieur. On fait passer le fil dans des orifices prévus à cet effet. Un matériau isolant évite au froid de sortir. » pointe Adrien Content.
Aller plus loin dans la miniaturisation
Koovea travaille actuellement sur une évolution de son capteur afin de le rendre plus compacte. « Notre objectif est de proposer un capteur connecté de la taille d’une étiquette que l’on pourra coller directement sur le produit », explique Adrien Content. « Ce système permettra d’avoir un suivi fin de chaque produits. Nous avons la technologie mais nous travaillons à la produire à des coûts acceptable ». Une première version intermédiaire pourrait être proposée dans le courant de l’année prochaine.
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