[Covid-19] Avec ses tests sérologiques rapides, le Français NG Biotech se démarque dans la course à la fiabilité
Les tests sérologiques permettront d’assister le déconfinement et de préparer la suite. La semaine dernière, NG Biotech, une entreprise bretonne, a annoncé le lancement de sa production de tests sérologiques sur le territoire français.
Quelle que soit la stratégie adoptée par le gouvernement pour le déconfinement, les tests y tiendront une place essentielle pour prévenir une nouvelle prolifération du SARS-CoV2. Le défi sera de pouvoir identifier rapidement et de manière fiable les personnes ayant déjà été infectées par le coronavirus, donc en principe immunisées. Pour y répondre, la société bretonne NG Biotech a lancé la semaine dernière la production de leur tests sérologiques rapides. En 15 minutes, ils détectent les anticorps IgM (immunoglobuline M) et IgG (immunoglobuline G) produits par l’organisme pour se défendre face au coronavirus.
Fonctionnement des tests sérologiques
« Le principe de nos tests est le même que celui d’un test de grossesse », compare Dr Alain Calvo, le directeur du développement stratégique de NG Biotech. Pas d’urine pour dépister les anticorps au SARS-CoV2 mais une goutte de sang. Celui-ci migre le long d’une bandelette sur laquelle sont déposés des antigènes liés à un indicateur coloré. En cas de présence d’anticorps dans le sang, ceux-ci se lient aux antigènes et les entrainent le long de la bande. Un nouvel anticorps, greffé sur la ligne de test, est capable de repérer et d’immobiliser le complexe antigène-anticorps formé précédemment. L’indicateur coloré s’active et une ligne apparait : le test est positif.
VOS INDICES
source
Une spécificité de 100%
Mais, si le processus semble simple, ces tests n’ont rien de trivial. Pierre-Adrien Bihl, responsable microbiologie au laboratoire Biorhin et secrétaire général du syndicat des jeunes biologistes médicaux, met en avant les étapes de validation scientifique des tests qui garantissent leur efficacité : « Il faut des techniques sérologiques pour lesquelles la spécificité et la sensibilité ont été évaluées. Un défaut de sensibilité entrainera un risque important de faux négatifs alors qu’un défaut de spécificité sera lié à un risque de faux positifs. »
Aujourd’hui, plusieurs laboratoires de références travaillent à la validation de tests qui viennent d’Europe, de Chine ou de Corée. Thierry Naas, co-directeur du Centre National de Référence de la Résistance aux antibiotiques, a participé à l’évaluation des tests de NG Biotech. Il nous éclaire sur leurs performances : « Ces tests présentent une excellente spécificité : nous n’avons constaté aucun faux-positif. » Cependant, leur sensibilité est fortement liée au moment où le dépistage est effectué. En effet, le corps ne produit pas des anticorps pas dès le début de l’infection. « Le jour de l’apparition des symptômes, la sensibilité est nulle, après 5 jours elle passe à 10%, 70% après 10 jours. On dépasse 95% de sensibilité deux semaines après l’apparition des symptômes », développe Thierry Naas.
Une production à grande échelle
NG Biotech a obtenu le marquage CE pour ses tests ainsi qu’un financement d’un million d’euro de la part du ministère des Armées. Les tests sérologiques sont, aujourd’hui, en phase de production industrielle. L’entreprise prévoit de produire entre 50 000 et 70 000 tests en avril puis d’augmenter jusqu’à un million de tests par mois en juillet et deux millions en fin d’année. De quoi permettre de dépister en masse la population française.
Alicia Aloisi