Coût de la pollution : la start-up Plume Labs veut démocratiser le « quantified environment ».

La pollution de l’air coûte chaque année 101,3 milliards d’euros  selon un rapport intitulé « Pollution de l’air, le coût de l’inaction » émanant du Sénat. L’étude prend en compte les dommages sanitaires de la pollution, mais également ses conséquences sur les bâtiments, les écosystèmes et l’agriculture. Tandis que les sénateurs interpellent les politiques, la start-up Plume Labs travaille à redonner le pouvoir à l’utilisateur de se protéger des pollutions en connaissant  en temps réel la qualité de l’air qui l’entoure.

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Coût de la pollution : la start-up Plume Labs veut démocratiser le « quantified environment ».
Pollution à Paris

101,3 milliards d’euros. C'est le coût annuel de la pollution de l’air, soit deux fois plus que les conséquences économiques du tabac, évaluées à 47 milliards d’euros. Les particules fines et l’ozone sont à l’origine de 42 000 à 45 000 décès prématurés en France. Ces constats alarmants sont issus du rapport « Pollution de l’air, le coût de l’inaction », le premier à chiffrer de manière circonstanciée le coût de la pollution de l'air.

Le quantified environment pour mieux se protéger

Pour lutter contre ce fléau, la commission affirme le besoin d’innovations de rupture, qui permettent le développement de transports les moins polluants possibles. Ils invitent donc l’état à développer les partenariats public-privé et à lancer un programme d’investissement d’avenir sur le sujet. De leur côté, des entreprenuers se sont déjà lancées dans la recherche pour lutter contre ce phénomène. En France, la start-up phare du moment dans le domaine s’appelle Plume Labs. Elle met à disposition depuis deux mois une application web et mobile qui permet de suivre heure par heure l le niveau de pollution d’une soixantaine de villes dans le monde. La start-up utilise les données rendues publiques par différents organismes engagés dans une politique d’Open Data, Air Parif à Paris par exemple.

Elle travaille à présent au développement, en partenariat avec le CNRS, d’un capteur personnel nomade, permettant de mesurer le degré de pollution auquel une personne s’expose chez elle, à l’extérieur ou dans les transports. « Nous passons ici dans une logique de quantified environnement », souligne Romain Lacombe, cofondateur de Plume Labs. « Le quantified environment doit permettre au consommateur de mieux comprendre son environnement, pour mieux s’en protéger, en évitant l’exposition aux endroits les plus pollués. En parallèle des décisions politiques nécessaires, nous pensons que les outils individuels doivent permettre aux utilisateurs de s’approprier au quotidien un sujet qui a l’origine fait peur. Cela est permis grâce au développement du numérique, auquel est associé le big data et l’open data.

Changer son comportement en fonction des données

Outre l’air extérieur, le capteur, encore sous forme de prototype, doit aussi permettre à l’usager de connaître la pollution aux composés organiques volatils auxquels elle est exposée chez elle. A partir des données collectées par son capteur, l’usager sait en temps réel à quelles pollutions il est exposé, mais fait aussi profiter les autres utilisateurs des données qu’il a collecté. Il doit ensuite pouvoir changer son comportement en fonction, comme éviter de faire un footing ou de sortir les enfants lors des pics de pollution. Le capteur a été testé lors du festival Futur en Seine, à l’occasion duquel a pu être établie une première carte des pollutions du quartier dans lequel se tenait l’événement. « La sortie sur le marché du capteur n’est pas prévue avant 2016. Pour que celle-ci réussisse, il faudra notamment que nous puissions apporter un véritable service, pas seulement des données brutes. C’est un sujet de fond sur lequel nous travaillons encore. »


L’inaction : une attitude ruineuse

Les principaux maux associés à la pollution de l’air sont connus, mais moins leurs conséquences économiques, avancent les sénateurs dans le rapport « Pollution de l’air, le coût de l’inaction ». Aux coûts directs de traitement des maladies associés à la pollution de l’air telles que la bronchite, l’asthme, le cancer du poumon, ou encore les accidents vasculaires cérébraux, sont à rajouter les coûts d’hospitalisation, des indemnités, pensions d’invalidité, absentéisme, etc. La France se distingue de ses voisins notamment quant à son parc très élevé de véhicules diesel émetteurs de particules fines dangereuses pour la santé.

La pollution de l’air a par ailleurs aussi des conséquences néfastes sur les rendements agricoles, la biodiversité ou encore les bâtiments. L’INRA estime par exemple que le rendement du blé en région parisienne est réduit en moyenne de 10 % par rapport à une région non polluée, sous l’effet de la pollution à l’ozone. Quoiqu’encore mal identifié, la commission évalue ce coût non sanitaire à un minimum  de 4,3 milliards d’euros.

 

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